Jeff Bezos Contrôle l’Opinion du Washington Post en Faveur d’un Capitalisme Ininterrompu

Le PDG d’Amazon et propriétaire du Washington Post, Jeff Bezos, a récemment pris des mesures pour orienter la ligne éditoriale du journal. Il a indiqué à la rédaction qu’elle doit désormais se concentrer sur la défense de deux principes majeurs : les libertés individuelles et le libre marché. Cela signifie que tout point de vue opposé à ces idées ne sera plus publié par le Washington Post.

Bezos a justifié cette décision en expliquant qu’il n’est plus nécessaire d’offrir une tribune aux opinions hostiles au libre marché, car les lecteurs peuvent facilement trouver ces points de vue ailleurs sur Internet. Il a également souligné son attachement à l’Amérique et la croyance que le succès du pays repose sur un système économique sans entraves.

Cette nouvelle approche n’est pas une surprise pour beaucoup, étant donné les intérêts personnels de Bezos dans des systèmes qui lui ont permis d’accroître sa fortune considérablement. Cependant, cette décision a soulevé des inquiétudes parmi la rédaction du Washington Post et certains observateurs.

David Shipley, l’ancien directeur du journal, est devenu un exemple significatif des conséquences de cette nouvelle direction éditoriale. Bezos lui a donné une ultimatum : soit il approuve la nouvelle stratégie ou il quitte son poste. Finalement, Shipley a choisi de démissionner.

Cette prise de contrôle par Jeff Bezos intervient après plusieurs années où le magnat avait promis un rôle plus discret dans l’édition du Washington Post. Cependant, ces derniers mois ont vu une augmentation significative des interventions de Bezos, notamment avec la suppression d’un soutien à Kamala Harris peu avant les élections de 2024.

L’approche restrictive de Bezos a également conduit plusieurs membres éminents du personnel du Washington Post à démissionner ou à exprimer leur mécontentement par l’écrit. Ann Telnaes, lauréate d’un prix Pulitzer, est un cas en point d’interdiction de publication pour des raisons politiques.

Robert Reich, ancien secrétaire au Travail, a critiqué cette nouvelle ligne éditoriale en soulignant que le contrôle des médias par les milliardaires n’est pas une victoire pour la liberté d’expression. Selon lui, Bezos et ses pairs défendent leur propre enrichissement plutôt que les principes fondamentaux de l’Amérique.

Face à ces critiques, certains observateurs s’inquiètent du potentiel impact sur le reste des sections du Washington Post, comme celle consacrée aux informations générales. Martin Baron, ancien directeur exécutif du journal, a déclaré que cette intervention dans la section Opinion pourrait être un signe de ce qui est à venir pour les autres parties du média.