Le féminicide de Marie Trintignant revisité par une série Netflix

Depuis le 27 mars, la plateforme Netflix propose « De rockstar à tueur : Le cas Cantat », une série documentaire en trois épisodes qui revient sur l’affaire Bertrand Cantat. Signée par quatre réalisateurs (Zoé de Bussière, Karine Dusfour, Nicolas Lartigue et Anne-Sophie Jahn), cette série offre un regard neuf sur cet événement tragique à travers le prisme des violences faites aux femmes.

Anne-Sophie Jahn, journaliste au magazine Le Point, est l’une des principales figures de ce documentaire. Elle apporte son expertise et ses analyses sur les faits qui ont mené à la mort de Marie Trintignant en juillet 2003. Des témoins importants tels que Lio (amie proche de la défunte), le père biologique du fils de l’actrice, Richard Kolinka, ainsi que des policiers et magistrats impliqués dans cette affaire, sont également interviewés.

La série ne révèle pas de nouvelles informations pour ceux qui connaissent bien ce dossier depuis plus d’une vingtaine d’années. Elle offre cependant une synthèse précieuse du sujet pour les jeunes générations peu familières avec l’affaire. L’enquêteur mène son travail en se concentrant sur le contexte actuel des violences faites aux femmes et de la notion de féminicide, un angle particulièrement pertinent dans ce récit.

Le premier épisode de « De rockstar à tueur : Le cas Cantat » remet en question les déclarations initiales du chanteur Bertrand Cantat lors de son audition par la police lituanienne. À l’époque, il avait affirmé que Marie Trintignant était tombée suite à une dispute et qu’il n’était pas responsable des blessures graves constatées sur le corps de sa compagne.

Cependant, la série révèle les conclusions du médecin légiste qui a pratiqué l’autopsie : l’actrice avait en réalité subi des coups violents avant son décès. Ces révélations sont d’autant plus saisissantes qu’à l’époque, les médias et certains proches de Cantat ont souvent présenté le chanteur comme une victime plutôt que l’auteur d’un crime.

La série documentaire met en lumière comment la société a lentement évolué dans sa compréhension des violences faites aux femmes. Elle démontre également comment les réactions initiales face à ces tragédies ont été influencées par un contexte culturel qui niait souvent l’ampleur de ce problème.