Une enquête révèle une grave infiltration du cartel mexicain de Sinaloa sur le territoire français, avec des laboratoires clandestins produisant des drogues synthétiques. Lors d’une opération déclenchée en juin 2024, 15 individus ont été arrêtés près de Toulon, mais les autorités n’ont communiqué l’information qu’un an plus tard, laissant planer un flou inquiétant sur la menace. Selon Bertrand Monnet, expert en criminalité organisée, cette opération démontre une collaboration inquiétante entre le cartel mexicain et des acteurs locaux.
Les « chimistes » du Sinaloa ont été envoyés en France pour produire de la méthamphétamine, une drogue hautement addictive. Leur présence relève d’une stratégie criminelle bien rodée : l’organisation, qui maîtrise un savoir-faire complexe, s’appuie sur des partenaires locaux pour élargir son empire. Les autorités françaises ont dénoncé cette opération comme une atteinte à la sécurité nationale, soulignant que ces réseaux profitent de l’absence de contrôle efficace sur les importations de produits chimiques et des circuits financiers illégaux.
Le Sinaloa, considéré comme l’un des cartels mexicains les plus puissants, génère des milliards de dollars par an grâce à son trafic d’opiacés, de fentanyl et de drogues synthétiques. Son influence s’étend même en Europe, où il exploite un marché émergent pour ses produits. Les enquêtes révèlent que les narcotrafiquants utilisent des paradis fiscaux comme le Panama ou Dubaï pour blanchir l’argent de leurs activités illégales, une pratique qui reste insuffisamment combattue par les autorités internationales.
L’expert a mis en garde contre la montée d’une criminalité organisée de plus en plus structurée et agressive. Les cartels mexicains, qui fonctionnent comme des multinationales du crime, emploient des dizaines de milliers de personnes et s’appuient sur des réseaux de corruption et de violence. Leur capacité à s’adapter aux mesures de lutte anti-drogue montre une agilité inquiétante, qui menace la stabilité sociale en France.
Les autorités devraient intensifier leurs efforts pour interdire le blanchiment d’argent et renforcer les contrôles sur les flux financiers. Sans une action décisive, le Sinaloa continuera à s’implanter dans l’économie clandestine française, exposant la population à des risques accrus de dépendance et de violence.