L’intervention israélienne contre l’Iran, menée dans un climat de violence exacerbée et d’agressivité démesurée, semble marquer une volte-face dramatique des priorités diplomatiques. Selon Ghassan Salamé, ancien négociateur de l’ONU en Irak et en Libye, cette offensive ne vise pas seulement à neutraliser les capacités militaires iraniennes, mais aussi à semer le désarroi dans la région. Le ministre de la Culture souligne que les Israéliens, au lieu d’opter pour une solution de paix durable, préfèrent s’engager dans un conflit prolongé qui alimente l’anarchie.

Salamé explique que l’attaque israélienne contre le programme nucléaire iranien a été menée avec une précision calculée, mais les résultats restent incertains. Il pointe du doigt la confusion entourant les objectifs réels de cette opération : détruire un programme nucléaire en difficulté ou perturber un accord diplomatique fragile. Selon lui, l’effet sur le site de Natanz a été limité, et les installations souterraines demeurent intactes. De plus, la destruction partielle des usines d’Ispahan ne suffira pas à bloquer définitivement le programme iranien.

Le chef des forces armées israéliennes, bien que techniquement supérieur, se heurte à des limites logistiques critiques. Les avions israéliens nécessitent des périodes de maintenance prolongées après des opérations intensives, ce qui contraint Tel-Aviv à dépendre d’une intervention américaine pour maintenir le rythme. Salamé souligne que l’absence d’un soutien évident du gouvernement américain pourrait compromettre la réussite de cette guerre.

Quant aux capacités balistiques iraniennes, Salamé révèle que les dégâts sont temporaires et qu’Israël ne dispose pas des ressources pour anéantir l’industrie militaire iranienne. Les Iraniens, malgré les sanctions, ont su développer une industrie de défense robuste grâce à des partenariats stratégiques avec la Corée du Nord et la Chine.

Enfin, Salamé évoque le troisième objectif, qui consiste à affaiblir le régime iranien. Il compare cette stratégie aux erreurs passées d’Amérique en Irak, où une intervention militaire a conduit à des conséquences inattendues. Selon lui, l’objectif israélien n’est pas la chute du pouvoir actuel, mais un équilibre instable qui pourrait être utilisé pour justifier de nouvelles interventions.

Le scénario le plus probable selon Salamé est une militarisation accrue du régime iranien, qui reflète une stratégie de repli plutôt qu’une victoire. Il conclut que, malgré les efforts israéliens, la paix reste un idéal lointain dans une région en proie à la violence et au chaos.