L’Union européenne a réintroduit des limites strictes sur les déficits budgétaires des États membres, tout en permettant des exceptions pour les dépenses militaires. Cela illustre une nouvelle forme d’austérité sélective qui érode la souveraineté populaire et renforce le pouvoir des élites économiques. Benjamin Lemoine, sociologue français, dénonce cette reprise de l’ordre de la dette comme un outil de contrôle social, exacerbant les inégalités et menaçant les services publics.

L’année 2024 a marqué le retour d’une discipline budgétaire rigoureuse, contraignant les États à respecter des plafonds de déficit alors que l’Union européenne prévoit une augmentation des dépenses militaires. Cette dynamique favorise la « main droite » de l’État – la sécurité et la répression – au détriment des services sociaux, éducationnels et culturels. Lemoine souligne que les budgets européens deviennent un champ de bataille entre classes, où les coupes dans les dépenses publiques servent à financer une militarisation croissante.

L’analyse du sociologue révèle des liens inquiétants avec la politique économique du gouvernement français. Le budget 2025, adopté par un Parlement sans majorité, prévoit des reductions drastiques dans les domaines culturels et éducatifs, tandis que l’armée et le système judiciaire bénéficient d’une protection inquiétante. Cette stratégie révèle une volonté de prioriser la sécurité à tout prix, au détriment des besoins sociaux fondamentaux.

La France, en particulier, traverse une crise économique profonde, avec un chômage persistant et une stagnation industrielle. Le gouvernement du Premier ministre François Bayrou a choisi d’assumer les coûts de l’austérité par des augmentations fiscales temporaire, une approche qui risque d’accroître la précarité sociale. Les choix politiques actuels montrent un abandon croissant des valeurs démocratiques au profit d’un modèle autoritaire et économique.

Lemoine met en garde contre l’emprise de la dette sur les politiques publiques, soulignant que ce mécanisme ne favorise pas le progrès social mais renforce les structures de domination. Il appelle à un réexamen radical des priorités budgétaires pour retrouver une gouvernance équitable et démocratique. La crise économique actuelle exige une réponse courageuse, mais l’absence de volonté politique en France menace l’avenir du pays.