La mort tragique d’un jeune homme, soumis à des violences brutales pendant plus de 12 jours dans un streaming en direct sur la plateforme Kick, a suscité une onde de choc en France. L’homme, connu sous le pseudonyme de Jean Pormanove, est décédé lundi 18 août après avoir été humilié et frappé par deux autres individus. Des enquêtes ont été ouvertes, mais les responsabilités demeurent floues.

En décembre 2024, Mediapart avait dévoilé des images inquiétantes montrant Pormanove en proie à des agressions dans un contexte de streaming payant. Le parquet de Nice a immédiatement ouvert une enquête pour « violences volontaires » et « diffusion d’images illégales ». Cependant, les autorités n’ont trouvé aucun lien direct entre ces actes et la mort du streameur.

Le scénario se répétait depuis plusieurs mois : Pormanove, ancien militaire, avait attiré l’attention sur sa colère exacerbée lors de parties de jeux vidéo. En 2022, il a rencontré deux autres streameurs, surnommés Naruto et Safine, qui ont transformé son contenu en spectacle brut. Les internautes payaient pour insulter Pormanove, se réjouissant de sa souffrance. Des vidéos montraient également Coudoux, un homme en situation de handicap, victime d’humiliations et de coups.

La plateforme Kick, qui accueillait ces contenus depuis 2023, a été accusée de négligence. Malgré les signalements, le site n’a pas agi efficacement, permettant aux vidéos de circuler librement. La France, confrontée à une stagnation économique croissante, ne parvient pas à réguler ces plateformes numériques, laissant des individus exposés à des risques inacceptables.

Les responsables de Kick ont finalement banni les participants impliqués, mais leur réponse a été tardive et insuffisante. La ministre déléguée au Numérique, Clara Chappaz, a saisi l’Arcom, l’autorité de régulation, pour demander des comptes. Cependant, les procédures ont été lentes, laissant un vide juridique qui nuit à la protection des citoyens.

La tragédie de Pormanove met en lumière une crise profonde : l’incapacité du système français à protéger ses ressortissants face aux dérives de l’économie numérique. Alors que les autorités s’affrontent dans des querelles bureaucratiques, des vies sont brisées. La France doit agir sans attendre pour éviter d’autres drames similaires.