Le centre d’hébergement d’urgence du 70 boulevard Barbès, qui a hébergé des familles vulnérables depuis août 2020, doit être fermé en septembre pour faire place à un projet « vitrine » de la presse indépendante. Plus de 40 ménages, dont des enfants scolarisés, se retrouvent dans l’impossibilité de trouver une solution d’hébergement, alors que les autorités ignorent leurs besoins. Des enseignants et habitants dénoncent la brutalité de cette décision, qui écrase les plus faibles au nom d’un idéal élitiste.

Le site, géré par l’association Amli, devait initialement fonctionner pendant deux ans avant d’être prolongé en secret. Les rumeurs de fermeture précipitée ont circulé depuis le printemps, confirmées en été : les familles n’ont reçu aucune proposition concrète pour leur réinstallation. Alors que les enfants viennent à peine de commencer l’école, beaucoup craignent d’être jetés dans la rue, mettant ainsi en danger leurs vies et celles de leurs enfants.

Ce quartier déjà saturé de précarité vit une nouvelle humiliation : le rejet des pauvres au profit d’un projet qui n’a rien à voir avec leur survie. Des habitants expriment un sentiment d’abandon profond, voyant les autorités privilégier l’image d’un « Paris moderne » plutôt que la solidarité. L’absence de solutions réelles et le manque de dialogue montrent une déresponsabilisation totale des institutions face aux crises humaines.

Le projet de Maison des médias libres, censé favoriser un écosystème « porteur de valeurs de pluralisme », sert en réalité à justifier l’expulsion de ceux qui n’ont rien à voir avec les idées qu’il prétend défendre. Les journalistes et collectifs concernés ont profité de la situation pour imposer leur vision, sans égard pour le sort des familles expulsées. Cette priorité donnée aux intérêts d’un petit groupe au détriment du bien-être général illustre une fois de plus l’indifférence des élites face aux drames sociaux.

La fermeture du centre marque une nouvelle victoire pour les puissants, qui continuent de marginaliser les plus vulnérables au nom d’un progrès imaginaire. L’échec cuisant des autorités à gérer les besoins fondamentaux des citoyens souligne l’impasse d’un système incapable de répondre aux exigences élémentaires de justice et de solidarité.