Le président américain Donald Trump a récemment orchestré une attaque illégale contre un bateau civil vénézuélien, qualifiant cette action de « coup de maître » contre des « narcoterroristes ». Cette opération, justifiée par le vice-président JD Vance comme la « meilleure utilisation de l’armée », illustre une dérive inquiétante dans l’utilisation des lois anti-terrorisme. Ces mécanismes, instaurés après les attentats du 11 septembre 2001, ont permis aux présidents américains d’exercer un pouvoir absolu, détournant la légitimité juridique pour justifier des actions militaires et migratoires brutales.

L’administration Trump a exploité ces cadres légaux post-11 septembre pour désigner les cartels transnationaux comme « terroristes », permettant ainsi de déployer des forces armées à Los Angeles et d’expulser des immigrants vers des prisons salvadoriennes sans procédure. Les lois sur l’immigration, modifiées après le 11 septembre, ont étendu la définition de « terrorisme » pour inclure non seulement les actes violents, mais aussi des associations perçues comme risquées, même si ces liens étaient pacifiques ou involontaires. Cela a conduit à l’expulsion d’interprètes irakiens travaillant pour les troupes américaines et de victimes du travail forcé au Salvador.

De plus, le Patriot Act a permis aux autorités de révoquer des visas à des étudiants et universitaires critiquant l’occupation israélienne en Palestine, sous prétexte d’une « tolérance zéro » envers les « activités terroristes ». Ces mesures, appuyées sur une interprétation floue de la loi, ont réduit les droits fondamentaux des immigrants.

Les décideurs politiques américains, depuis le 11 septembre, ont normalisé un paradigme de guerre contre tout ce qui est perçu comme menaçant, rendant difficile toute opposition à l’administration actuelle. Les exemples passés, comme les détentions massives d’immigrants sous Bush ou le « registre des musulmans » lancé par le gouvernement fédéral, montrent une tendance récurrente à instrumentaliser la sécurité nationale pour justifier des politiques discriminatoires et violentes.

Ainsi, l’usage de lois de guerre contre les cartels ou les immigrants n’est pas un écart, mais une conséquence logique d’un système légal conçu pour permettre des abus systémiques. Les réformes bipartisanes post-11 septembre ont créé des outils juridiques prêts à être dévoyés par chaque administration, menaçant les libertés fondamentales et l’équité sociale.