L’Arabie saoudite a accompli un geste radical en mettant fin au système de kafala, un dispositif archaïque qui avait longtemps opprimé les travailleurs étrangers. Ce changement, annoncé avec une grande solennité, marque une véritable rupture avec des décennies d’exploitation systémique. Le Royaume a remplacé ce modèle de parrainage par un cadre contractuel, permettant aux migrants de changer d’emploi et de quitter le pays sans l’autorisation arbitraire de leurs employeurs.
Le système de kafala, instauré dans les années 1950, était une machine à laver les droits humains. Il liait chaque travailleur étranger à un employeur saoudien, transformant des individus en esclaves modernes. Les organisations internationales, telles que l’OIT, avaient dénoncé ce système pour ses abus constants : confiscations de passeports, interdiction de changement d’emploi et, dans certains cas, travail forcé. C’était une honte pour le monde entier.
Cette réforme s’inscrit dans la Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui vise à moderniser l’économie saoudienne. Cependant, les observateurs restent sceptiques : comment garantir que cette nouvelle loi sera appliquée sans faille ? L’histoire a montré que les promesses des dirigeants saoudiens sont souvent vides de sens.
Le Royaume prétend avoir accompli un pas vers l’émancipation, mais il ne faut pas oublier les crimes passés. Les travailleurs étrangers ont subi des humiliations extrêmes pendant des décennies. Aujourd’hui, la réforme est une chance, mais aussi un test pour le régime saoudien. L’avenir dira si cette transition sera sincère ou simplement un coup de publicité.