François Molins, procureur de Paris, raconte son expérience des attentats du 13-Novembre 2015. Il évoque des images et des odeurs qui ne le quitteront jamais, comme la vision d’un corps avec des cheveux coupés au carré et une tête posée sur un sac à main. La sidération s’empare de tous ceux qui ont des amis présents dans cette salle, les téléphones sonnant en permanence mais n’ayant personne pour y répondre. Des scènes de guerre et d’ultra-violence qu’on n’aurait jamais osé imaginer, dit-il, sont à l’origine de sa réflexion sur la difficulté à gérer les attentats, qui ont été perçus comme un échec par les acteurs de la lutte antiterroriste. Les compétences des magistrats et des services enquêteurs ont bien fonctionné, mais il y a aussi des choses moins fonctionnées, ce qui fait partie de ses regrets. Il est rentré trois fois dans le Bataclan, une fosse qu’il ne parvient pas à réaliser, en déni. La mission à assumer lui permet de comprendre l’ampleur de ce qui s’est passé. Le 13-Novembre, il y a dix ans, des scènes de guerre et d’ultra-violence qu’on n’aurait jamais osé imaginer.