Les fêtes foraines attirent chaque année petits et grands avec leurs manèges impressionnants et sensations fortes. Derrière l’amusement, la sécurité reste une priorité pour garantir que chaque tour reste une expérience excitante et sans souci.
À Saint-Quentin, dans l’Aisne, chaque automne, c’est l’événement qui fait tourner les têtes. La fête foraine, le royaume des superlatifs. Manèges toujours plus hauts, accélérations toujours plus fortes. À 110 km/h, une attraction secoue les clients jusqu’à 30 m de hauteur. Il vaut mieux être bien attaché. « Vous avez un voyant qui indique que le harnais est en sécurité. On appuie dessus, on le ferme, on ne peut plus le rouvrir, c’est fini », explique Dominique Lerendu aux amateurs de sensations fortes.
Depuis sa cabine, avant tout démarrage du manège, le forain contrôle les 256 capteurs de la machine. « Il y a 5 G d’accélération à la fin du tour quand on accélère. Donc s’il y a un pépin, ce seront forcément de gros dégâts. Il est impératif que ça n’arrive pas », précise Dominique Lerendu, exploitant du manège. L’enjeu de la sécurité est réel, car en bas, les parents sont souvent anxieux.
La peur d’une défaillance est bien réelle, comme à Dubaï ou en Inde, mais aussi en France. Gabriel n’avait que 16 ans lorsqu’il en a été victime. « C’était un type super. Une grande qualité, c’était son altruisme. Protéger les autres. Je ne le verrai plus jamais », confie Patrick Planchais, le père de Gabriel.
Il y a trois ans, l’adolescent a été éjecté d’un manège. La barre de sécurité n’était pas correctement fermée. Selon une expertise, les gérants ne l’auraient pas contrôlée avant de démarrer l’attraction. « Il ne s’agit pas d’un accident, il s’agit d’un homicide. Il n’est peut-être pas volontaire, mais c’est un homicide », explique le père de Gabriel.
L’exploitant du manège a été mis en examen, mais nie toute négligence. Depuis 2008, chaque manège doit pourtant être contrôlé chaque année par un organisme agréé. Mais est-ce suffisant ? À Blois, l’an dernier, une jeune femme a été tuée sur une attraction pourtant contrôlée 11 mois plus tôt.
Selon le premier rapport d’expertise : « Ce manège était très dangereux pour tous les passagers le jour de l’accident ». Il dénonce un « contrôle inexistant et de complaisance par le vérificateur annuel depuis plusieurs années ». Le contrôleur, 78 ans, avait déjà été condamné pour un précédent accident mortel et conteste toute erreur au moment de vérifier le manège.
Pour minimiser les risques, certaines villes exigent une inspection supplémentaire avant l’ouverture de la foire. Ce jour-là, à Rouen (Seine-Maritime), un organisme agréé vérifie les installations et inspecte le bon état des boulons. En cas de défaut, le contrôleur peut fermer le manège. Depuis 2018, 24 accidents ont fait 13 morts et 31 blessés.
Une menace pour les visiteurs