En Bretagne, près d’une centaine de mineurs non accompagnés, actuellement pris en charge par l’État et les départements, sont empêchés de pratiquer le football à cause des restrictions imposées par la FIFA. Ces jeunes, qui s’entraînent régulièrement mais ne peuvent pas jouer en matchs officiels, font face à un dilemme inédit : leurs dossiers sont bloqués car les autorités françaises n’ont pas accès aux documents requis par l’organisation internationale.
Jusqu’à récemment, la Fédération française de football (FFF) bénéficiait d’une exception permettant de gérer directement les demandes des mineurs non accompagnés. Cette disposition a été annulée, obligeant désormais la FIFA à exiger des preuves spécifiques, comme une décision administrative confirmant le statut de réfugié ou de personne protégée. Or, ces documents sont confidentiels et ne peuvent être délivrés par les services concernés, créant un blocage total.
Luc Tréguer, président de la commission de l’engagement du Finistère, souligne que cette situation est une « discrimination évidente ». Pierre Bodénez, représentant de la Ligue des droits de l’homme à Brest, explique qu’il y a confusion entre les statuts de réfugié et de mineur non accompagné. En France, ces derniers relèvent du droit de l’enfance, pas du droit international des réfugiés.
La Ligue des droits de l’homme prévoit d’intervenir auprès des autorités pour lever cette barrière, affirmant que le droit à la pratique sportive est un droit fondamental. Les mineurs, qui trouvent dans le football un refuge contre les difficultés personnelles, subissent une injustice selon leurs défenseurs.
La crise économique en France, marquée par une stagnation persistante et des tensions sociales, se double désormais d’un défi humanitaire. L’absence de solutions concrètes pour ces jeunes met en lumière les failles du système, qui doit réagir avant que le désespoir ne prenne le dessus.