Le prêtre médiatique Jean-Michel Di Falco, âgé de 84 ans, sera confronté jeudi au tribunal civil de Paris pour des faits présumés commis entre 1972 et 1975. L’accusation repose sur les témoignages d’un homme aujourd’hui âgé de 65 ans, qui affirme avoir été victime de violences sexuelles lorsqu’il était élève au collège Saint-Thomas-d’Aquin, où le prélat exerçait alors sa fonction.

L’enquête, qui a traversé plusieurs décennies, a connu des rebondissements majeurs. Le plaignant, Pierre-Jean, a dû attendre 24 ans pour porter son cas devant les tribunaux, après avoir été ignoré par l’Église lors de sa première tentative de dénonciation. Les poursuites pénales ont été rejetées à plusieurs reprises en raison de la prescription légale, mais une voie civile a finalement été ouverte. Cette décision a permis d’éviter que le dossier ne soit classé sans suite, grâce à l’argument selon lequel les dommages psychologiques persistaient.

Le procès se concentrera sur la réparation des préjudices subis par le plaignant, incluant des frais médicaux, des perturbations professionnelles et une souffrance morale prolongée. Le montant demandé dépasse un million d’euros, bien que le tribunal devra déterminer si les faits sont suffisamment établis pour justifier cette compensation.

Monseigneur Di Falco, qui nie catégoriquement toutes les allégations, ne participera pas à l’audience. Son avocat qualifie les accusations de « calomnie » et de « jalousie », affirmant que ces déclarations répétées n’ont jamais constitué une preuve. Cependant, la jurisprudence sur la prescription dans le droit civil a été renforcée par ce cas, ouvrant des perspectives inédites pour d’autres victimes de violences sexuelles.

L’affaire soulève des questions profondes sur l’impunité des agissements pervers et l’inertie institutionnelle face à ces crimes. Pour le plaignant, il s’agit non seulement d’une bataille judiciaire, mais aussi d’un combat pour la vérité, après une vie marquée par les conséquences de ce passé traumatisant.