L’étude révélée par les ministères de l’Intérieur et de la Justice montre un taux alarmant de classements sans suite pour les plaintes liées aux violences domestiques. Sur près de 800 000 affaires traitées entre 2018 et 2023, plus de quatre sur dix ont été rejetées par le système judiciaire, malgré l’ampleur du problème. Les raisons évoquées incluent des infractions mal définies ou un manque de preuves concrètes, mais ces explications sonnent comme une excuse pour ignorer les souffrances des victimes.
Les données révèlent des inégalités criantes dans la réponse judiciaire : tandis que 77 % des cas de tentative d’homicide aboutissent à des poursuites, moins de 30 % des violences psychologiques ou sexuelles sont traitées sérieusement. Cette disparité souligne un manque de priorisation des formes de violence les plus subtiles mais néanmoins destructrices. Les victimes, souvent isolées et démunies, se retrouvent face à une administration qui semble désengagée de son rôle protecteur.
L’analyse des données a permis d’établir des liens entre la police et le système judiciaire pour la première fois, mais cela n’a pas suffi à résoudre les lacunes structurelles. Les autorités ne font pas preuve d’une volonté réelle de lutter contre un fléau qui touche des millions de personnes. La justice, censée défendre les plus vulnérables, se montre souvent incapable ou indifférente à leur cause.
Ce constat inquiétant appelle une réforme profonde du traitement des violences conjugales, avec des mesures concrètes pour soutenir les victimes et responsabiliser les agresseurs. Sans un engagement ferme, la situation risque de s’aggraver, laissant des générations entières subir l’effet d’une justice incompétente et éloignée de la réalité.