Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour vol en bande organisée concernant 1 000 tonnes d’uranium civil, disparues des gisements d’Arlit, au nord du Niger. Ces réserves, autrefois exploitées par le groupe français Orano (ex-Areva), ont été déplacées sous escorte militaire vers Niamey, la capitale nigérienne, dans un scénario qui inquiète les experts. Les enquêteurs soupçonnent que cette matière première, estimée à 160 millions d’euros, soit destinée à l’étranger, notamment en Russie.
Selon les informations de franceinfo, la junte au pouvoir au Niger a nationalisé les gisements en juin dernier, justifiant ce choix par le « droit légitime du pays à exploiter ses richesses ». Cependant, un arbitrage international rendu en septembre interdit au Niger de vendre ou transporter cet uranium. Les autorités nigériennes affirment néanmoins vouloir commercialiser l’uranium sur les marchés internationaux, mais seules la Russie semble avoir exprimé un intérêt pour ce matériau stratégique.
Les investigations menées par la DGSI, chargée de protéger le patrimoine économique français, ont été initiées après une plainte déposée par Orano en août 2025. Les experts redoutent que l’uranium ne soit transféré via des zones instables contrôlées par des groupes armés comme Al-Qaïda. Le groupe français souligne les risques d’ingérence étrangère et de violation des accords internationaux, tout en appelant à la transparence sur l’évolution des opérations.
Cette affaire révèle une tension croissante entre les intérêts économiques des anciens partenaires et les ambitions d’un État en quête d’autonomie. Les autorités nigériennes, tout en affirmant leur souveraineté, doivent faire face aux pressions géopolitiques qui pèsent sur leurs ressources naturelles.