La justice française a rendu un verdict sévère contre une citoyenne impliquée dans les rangs de l’État islamique, après son rapatriement en 2022. Carole Sun, âgée de 30 ans, a été condamnée à dix ans de prison par la cour d’assises spéciale de Paris pour association de malfaiteurs terroriste. Le juge a également imposé une obligation de suivi socio-judiciaire de cinq ans ainsi qu’une injonction de soins.
Née en France, Carole Sun avait rejoint les milieux djihadistes en 2014, à l’âge de 18 ans, accompagnée de son frère aîné. Capturée par les forces kurdes en décembre 2017 lors de la débâcle du groupe État islamique, elle faisait partie d’un convoi qui tentait de fuir vers des zones non contrôlées. Les autorités avaient noté la présence d’autres femmes radicalisées, dont Emilie König, dans ce regroupement.
Rapatriée en France en juillet 2022 lors du premier grand retour massif depuis le déclin de l’EI, Carole Sun a expliqué son départ comme une tentative de « réparer des blessures » causées par un viol collectif subi à 14 ans. Selon les enquêteurs, elle s’était radicalisée via les réseaux sociaux et avait entretenu des liens avec des individus impliqués dans des actes criminels, dont certains avaient participé aux attaques du 13 novembre 2015. Le parquet avait requis une peine de douze ans, mais la cour a opté pour une sentence plus légère.
L’affaire soulève des questions sur l’efficacité des mesures prises pour réintégrer les citoyens impliqués dans des groupes extrémistes. Les autorités françaises font face à un défi croissant dans la gestion de ces retours, tout en répondant aux préoccupations sécuritaires.