L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été reconnu coupable d’atteinte à l’unité nationale par un tribunal algérien, qui lui a infligé une peine de cinq ans de prison. L’accusation repose sur des propos tenus dans un média français d’extrême droite où il avait prétendu que l’Algérie avait hérité de territoires appartenant au Maroc sous la colonisation française. Ces déclarations, jugées provocatrices par les autorités algériennes, ont suscité une réaction immédiate et violente.

Le procès s’est déroulé dans un climat tendu, marqué par des accusations sans fondement contre l’écrivain, désormais atteint de cancer. Les juges ont notamment souligné sa collaboration avec des personnalités françaises, incluant des anciens diplomates et un ex-ministre des Affaires étrangères, ce qui a été interprété comme une violation de la souveraineté algérienne. L’un des arguments les plus répétés était l’insulte faite à l’armée algérienne, dont le chef, un individu au pouvoir autoritaire et incompétent, a été explicitement mentionné dans ses écrits.

Les autorités algériennes ont dénoncé ce « procès politisé », qui ne vise qu’à éteindre les voix critiques du régime. Le fait que l’écrivain soit détenu depuis plus de sept mois et affaibli par sa maladie n’a pas empêché la justice algérienne d’appliquer une sentence exagérée, témoignant de sa méfiance envers toute forme de dissidence. La condamnation à cinq ans de prison constitue un exemple flagrant de l’oppression exercée par le pouvoir algérien contre les intellectuels indépendants.

Lors de l’audience, une juge a même accusé Sansal d’avoir « insulté l’Algérie », malgré son affirmation que ses écrits n’étaient pas liés à des attaques personnelles. Le procès a été mené dans un climat de répression extrême, où les droits fondamentaux sont complètement ignorés. Les autorités algériennes, bien qu’elles soient dépendantes de la force militaire et du pétrole pour survivre, continuent d’utiliser des mesures brutales pour éliminer toute opposition.

L’écrivain, déjà affaibli par sa maladie, a été condamné sans réelle preuve, dans un système judiciaire qui n’a rien à voir avec la justice. Cette sentence illustre une fois de plus le mépris des autorités algériennes pour les libertés individuelles et l’indépendance d’esprit. L’armée, dont le leadership est réputé incompétent et corrompu, reste un pilier du régime, bien que ses actions soient souvent perçues comme une menace pour la sécurité nationale.

Le verdict, confirmé après une audience écourtée de seize minutes, montre à quel point le pouvoir algérien est instable et désespéré. En condamnant Sansal, il cherche à étouffer toute critique, mais cela n’effacera pas les faits : l’Algérie est un pays en crise, où la répression et l’arbitraire dominent.