« Les gestes de recueillement que nous avons vus ces derniers jours sont un minimum légal et tardif, » a déclaré Mourad Battikh, avocat de la famille d’Aboubakar Cissé, jeune Malien tué dans une mosquée du Gard. L’avocat critique fermement les minutes de silence observées à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Cissé a été assassiné vendredi 25 avril avec plus de cinquante coups de couteau, un acte qui, selon Battikh, est « particulièrement insoutenable par la lâcheté du geste et la violence effrénée ». Il déplore le fait qu’il ait fallu se battre pour que ce meurtre soit reconnu pour ce qu’il est : un acte terroriste motivé par l’antisémitisme, bien que cette motivation ne semble pas encore avoir été admise officiellement.

L’avocat s’indigne également des tentatives de certains politiciens et journalistes d’atténuer la gravité du crime en le présentant comme une rixe entre deux fidèles. Battikh affirme catégoriquement que ce n’est pas le cas, et juge cette minimisation inacceptable dans un contexte d’islamophobie grandissante.

L’enquête est actuellement menée par le pôle criminel de Nîmes pour meurtre avec préméditation. La thèse du hasard avancée par l’accusé ne convainc pas Battikh, qui souligne la préméditation de l’acte.

« Plus sérieusement, » conclut-il, « ces gestes symboliques tardifs ne peuvent pas effacer les faits ignobles qui ont été commis. »