Début du procès Apollonia : 760 victimes, un milliard d’euros de préjudice

Ce lundi marque le début du procès hors norme opposant la société Apollonia à plus de 760 plaignants devant la cour correctionnelle de Marseille. Le jugement, prévu pour s’étendre sur une période de deux mois et demi, entend 14 personnes physiques, y compris trois notaires, un avocat et la société aixoise Apollonia, accusée d’escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux, ainsi que d’exercice illégal d’intermédiaire bancaire.

Fondée à Aix-en-Provence dans les années 2000, la société avait connu un succès fulgurant avec plus de 36 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. Cependant, elle a déclaré faillite en 2009 après une série de fraudes financières et immobilières.

Plus de 5200 logements ont été vendus via Apollonia entre 1997 et 2009 pour un montant total d’un milliard d’euros. Les victimes, principalement des investisseurs aisés attirés par la promesse de rentabilité exceptionnelle, se sont retrouvées dans une situation financière désastreuse avec des biens surestimés jusqu’à six fois leur valeur réelle. Ceux qui ont tenté de revendre leurs biens pour rembourser les dettes contractées via Apollonia l’ont fait à perte.

Les avocats de Jean Badache, le fondateur et ex-dirigeant d’Apollonia, plaident une non-responsabilité criminelle. Ils soutiennent que bien qu’il ait surestimé les rendements des investissements en immobiliers, il n’a pas commis de manœuvres frauduleuses pour escroquer les victimes. Pourtant, l’association de protection des consommateurs UFC-Que Choisir s’est interrogée sur la connaissance que pouvaient avoir les banques concernant ces pratiques douteuses.