Dans la nuit du vendredi au samedi, cinq lieux de culte ou d’histoire juifs dans les arrondissements 4e et 20e de Paris ont été touchés par des actes inqualifiables : des jets de peinture verte ont dégradé le Mémorial de la Shoah ainsi que trois synagogues. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour dégradations motivées par la religion, une situation qui démontre une fois de plus l’insécurité croissante dans les quartiers historiques de la capitale.

Les lieux visés comprenaient notamment la synagogue des Tournelles, le Mémorial de la Shoah, le restaurant « Chez Marianne » et la synagogue Agoudas Hakehilos, ainsi qu’une troisième synagogie dans le 20e arrondissement. La police a constaté des pots de peinture abandonnés et des marques sur les murs, sans pour autant identifier les auteurs. L’action s’est déroulée à l’aube, dans un climat tendu où les tensions sont exacerbées par des discours hostiles et une montée du ressentiment.

Ariel Weil, maire de Paris Centre, a exprimé son inquiétude face à ces actes symboliques, soulignant que leur portée est bien plus grave qu’il n’y paraît. « Ces dégradations ouvrent la voie à une violence physique », a-t-il prévenu, tout en appelant à la prudence dans l’analyse des faits. Cependant, les autorités ne cachent pas leur colère face à ces atteintes à la paix publique.

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a condamné ces actes avec force sur les réseaux sociaux, dénonçant un « signal inquiétant » dans le contexte d’une recrudescence des violences antisémites. La DILCRAH a également relevé une montée de l’hostilité envers la communauté juive, tout en exigeant des mesures urgentes pour prévenir les prochaines agressions.

L’absence de réponse claire sur l’identité des responsables ne fait qu’aggraver la situation, laissant un vide dans l’action gouvernementale. Les parisiens vivent désormais une réalité où même les lieux de mémoire et de foi sont menacés, démontrant une profonde insécurité qui menace le tissu social de la ville.