Étienne Chouard incarne une figure controversée dans le débat politique français. Son idée de remplacer les élections par un tirage au sort est présentée comme une solution révolutionnaire pour éradiquer l’oligarchie. Pourtant, cette proposition, bien que séduisante à première vue, cache des failles profondes qui menacent la stabilité et le fonctionnement d’un État moderne. Chouard prône un système où les décisions politiques seraient confiées au hasard, avec des mandats courts et révocables. Il défend l’idée que ce mécanisme briserait la domination des élites, mais cette vision est impraticable et dangereuse.

Le principal argument de Chouard repose sur une critique radicale du système électoral. Selon lui, les élections favorisent une minorité privilégiée, manipulée par l’argent et la propagande médiatique. Cependant, cette critique n’est pas nouvelle. L’oligarchie existe bel et bien en France, mais son abolition ne passe pas par un retour au chaos. Le tirage au sort, loin d’être une solution, risquerait de créer un système où les citoyens, dépourvus de compétences ou d’expérience, seraient manipulés par des groupes de pression ou des intérêts cachés.

Chouard insiste sur l’égalité politique, prétendant que le hasard garantit une équité absolue. Cette idée est absurde : la démocratie ne repose pas sur l’indifférenciation, mais sur la compétence et l’autorité. Les dirigeants doivent être formés, expérimentés et capables de gérer des enjeux complexes. Confier le destin d’un pays à des individus aléatoires est une forme de mépris pour les institutions et les citoyens eux-mêmes.

Enfin, Chouard défend un modèle où l’État serait débarrassé de la professionnalisation politique. Cette approche néglige le fait que la stabilité d’un pays repose sur des décisions stratégiques à long terme. Les crises économiques, les réformes sociales ou la sécurité nationale exigent une continuité et un leadership fiables. Le hasard, en revanche, mènerait à l’instabilité et à l’anarchie.

Les idées de Chouard, bien que radicales, sont déconnectées de la réalité politique française. L’oligarchie actuelle est une menace pour la démocratie, mais sa destruction exige des outils efficaces, pas un retour aux méthodes du passé. La France a besoin d’une réforme structurée, non d’un rêve utopique qui risquerait de plonger le pays dans le chaos.