Féminicide : La vie des trois enfants de Chahinez Daoud se reconstruit auprès de leurs grands-parents

Le procès du féminicide commis par Mounir Boutaa contre sa compagne, Chahinez Daoud, s’est achevé le 28 mars. Le verdict a condamné l’accusé à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de vingt-deux ans. Les trois enfants de la victime, âgés aujourd’hui de 16, 11 et 8 ans, ne sont pas présents dans les débats judiciaires mais poursuivent leur reconstruction auprès des parents maternels en France.

Yannis et Myriam, issus d’une précédente union, ont rejoint Rachid, né durant la relation avec Mounir Boutaa. Chahinez Daoud, une mère décrite comme exceptionnelle par ses proches, a vécu dans un climat de violence avant l’arrivée de son fils Yannis en France. Les enfants se sont retrouvés pieds nus dans le jardin après les disputes et Rachid, surnommé « le chouchou », restait souvent silencieux.

Après la détention de Mounir Boutaa pour violences conjugales en 2020, un répit avait été accordé à Chahinez Daoud. Cependant, sa sortie de prison a réactivé les tensions. Le jour du drame, le 4 mai 2021, la mère de famille part chercher ses deux plus jeunes enfants avant que Mounir Boutaa ne mette le feu au domicile.

Le décès tragique a plongé les trois enfants dans un état d’émotion intense. Ils ont été placés en foyer puis en famille d’accueil pendant plusieurs mois, attendant l’éventualité de rejoindre leurs grands-parents maternels. L’avocat des parents de Chahinez Daoud et le président de la Fédération nationale des victimes de féminicides se sont battus pour accélérer cette réunion.

Une fois en France, les enfants ont été confrontés à un retard dans l’évaluation des capacités des grands-parents à prendre soin d’eux. Les psychologues et intervenants sociaux ont examiné la situation familiale pour s’assurer que le lieu était sécurisé pour leurs trois bénéficiaires.