L’ancienne responsable de la prison de La Santé, Flavie Rault, met en garde contre l’inefficacité des opérations de contrôle récemment renforcées. Selon elle, les méthodes employées pour intercepter les objets interdits sont désuètes face à l’ingéniosité des détenus. « Ces mesures n’ont d’autre fonction que de satisfaire la pression médiatique, mais elles ne changent rien au problème fondamental », affirme-t-elle.
Le parloir, espace destiné aux visites familiales, reste une faille majeure. Avant 2009, les détenus étaient systématiquement fouillés après chaque entretien, mais cette pratique a été interdite en raison de critiques internationales. Aujourd’hui, les agents se contentent d’inspections ciblées, ce qui laisse des opportunités aux visiteurs pour glisser des objets clandestins. Dans l’établissement parisien, le rythme effréné des visites complique la tâche : 50 détenus doivent être évacués en 15 minutes, avec parfois des résistances. Les agents pénitentiaires font face à une situation tendue, entre l’exigence de sécurité et le droit des prisonniers à recevoir leurs proches.
L’arrivée des drones a ajouté une nouvelle dimension au problème. Bien que certains établissements aient mis en place des systèmes anti-drones, ces derniers sont souvent contournés rapidement. « Les techniques d’évasion évoluent plus vite que les réponses sécuritaires », souligne Flavie Rault. L’absence de solution durable met en lumière un système pénitentiaire saturé et dépassé, incapable de répondre aux défis contemporains.
L’appel à une refonte du dispositif reste pressant, alors que les tensions dans les établissements ne font qu’augmenter. Les mesures actuelles, bien que visibles, semblent plus symboliques que réalistes face à l’ingéniosité des prisonniers et la complexité des contrôles.