Le géant du jeu vidéo français Ubisoft se retrouve face au tribunal de Bobigny pour des accusations graves liées à un harcèlement moral et sexuel endémique. Le PDG Yves Guillemot, ainsi qu’une responsable des ressources humaines, Marie Derain, ont été cités à comparaître le 1er octobre, confirmant une information révélée par BFMTV et corroborée par franceinfo. Cette convocation intervient après la condamnation de trois anciens cadres d’Ubisoft en juillet dernier pour des actes similaires.
L’entreprise, bien qu’affirmant son soutien à la justice, a été accusée par le syndicat Solidaires Informatique de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour enrayer ce climat toxique. L’avocate du syndicat, Maude Beckers, a dénoncé le rôle actif de Yves Guillemot dans l’entretien d’un système de harcèlement institutionnel, soulignant que son absence de réponse à ces abus en fait un complice direct.
Trois ex-cadres ont été condamnés pour des violations graves : Thomas François a reconnu des actes de harcèlement sexuel et moral, Guillaume Patrux pour du harcèlement moral, et Serge Hascoët pour sa complicité dans les violences sexuelles. Les avocats des parties civiles ont insisté sur la nécessité d’impliquer l’entreprise elle-même, affirmant que le harcèlement était un phénomène structurel, non isolé.
Ubisoft a réagi en soulignant sa politique de tolérance zéro face au harcèlement, mais les critiques persistent. Le syndicat Solidaires Informatique accuse l’entreprise d’avoir systématiquement ignoré les signaux d’alerte, permettant à ces comportements destructeurs de s’installer durablement.
Le procès devrait clarifier le rôle des dirigeants dans cette crise, qui a secoué l’une des entreprises les plus connues du secteur. Les victimes et leurs soutiens attendent une réponse ferme de la justice pour éradiquer ces pratiques.