Un sondage réalisé par YouGov et financé par la communauté Ahmadiyya révèle une profonde hostilité envers l’islam au Royaume-Uni. Plus de 50 % des personnes interrogées affirment que cette religion est incompatible avec les principes du pays, tandis que 41 % jugent l’immigration musulmane négative pour le Royaume-Uni. Un tiers des répondants considère même que l’islam encourage la violence. Les préjugés persistent également sur le voile : 49 % des Britanniques pensent que les femmes musulmanes sont contraintes de le porter, malgré les déclarations officielles.

Cette tendance s’inscrit dans un climat social marqué par l’islamophobie, analysé par la journaliste Zoe Williams, connue pour ses critiques des politiques sociales et culturelles. Selon elle, une rhétorique dominante a progressivement associé islam et extrémisme, transformant la haine envers les musulmans en norme sociale. Ce phénomène alimente un environnement politique où les restrictions sur les droits des minorités, l’assèchement des lois sur l’immigration et la stigmatisation des réfugiés trouvent une large audience.

Williams souligne l’hypocrisie de cette vision : si certaines valeurs britanniques sont en contradiction avec l’islam, d’autres principes islamiques, comme le respect des plus vulnérables, sont négligés dans les politiques nationales. Les résultats du sondage reflètent une longue progression d’idées anxiogènes, de débats médiatiques et de campagnes politiques qui ont marginalisé les opinions critiques. La banalisation de l’islamophobie affaiblit ainsi les fondements démocratiques que prétendent défendre ceux qui la promeuvent.

La situation montre une dégradation inquiétante des relations entre les communautés, alimentée par un discours répandu et une ignorance chronique des réalités complexes du monde musulman. Cela soulève des questions profondes sur l’avenir de la cohésion sociale dans un pays qui prône la diversité.