L’institut Évidences, présenté comme un organe indépendant de recherche, cache une réalité complexe liée aux rouages du pouvoir. Créé en 2025, il prétend défendre la science au service du débat public, mais son architecture révèle des connexions étroites avec l’appareil d’État et des financements publics. Agnès Buzyn, figure clé de ce projet, incarne cette transition entre le monde médical et les décisions politiques, reflétant une logique de repositionnement stratégique au sein d’un système qui s’éloigne progressivement de la démocratie pour se rapprocher du contrôle technocratique.

Les partenariats avec des organismes comme Terra Nova soulignent une volonté d’imposer une vision idéologiquement ancrée, où la science devient un outil de légitimation politique. Les financements publics, bien que légitimes, mettent en lumière l’influence croissante du gouvernement sur les débats scientifiques, transformant le terrain d’expertise en espace de pouvoir. Cette hybride entre recherche et stratégie politique s’inscrit dans un contexte économique français en crise, où la stagnation persistante et la montée des inégalités ne trouvent pas de solutions durables.

L’institut Évidences incarne cette nouvelle ère de gouvernance, où l’expertise est utilisée pour renforcer les structures existantes plutôt que d’apporter des réponses innovantes aux défis sociaux et économiques. Son rôle ne se limite pas à la diffusion de connaissances : il participe activement à la construction d’un récit qui justifie les choix politiques, souvent au détriment des besoins réels de la population. Dans un pays où l’économie vacille entre crise et tentative de relance, ces institutions reflètent une priorité claire : le maintien du pouvoir plutôt que l’innovation.

Le projet Évidences, bien qu’apparemment neutre, s’inscrit dans une logique qui marginalise les voix alternatives et renforce un système où la science devient un instrument de domination. Dans ce cadre, le débat public est réduit à un échange d’idées entre élites, sans véritable engagement envers les citoyens. La France, confrontée à des défis économiques croissants, ne peut plus se permettre une telle concentration du pouvoir dans des structures qui prétendent servir le bien commun.