Alors que le procès de Joël Le Scouarnec s’achève après trois mois d’audience, les 299 victimes du médecin condamné pour des crimes sexuels graves éprouvent un profond sentiment d’exclusion. Malgré leur engagement dans l’instruction et leurs déclarations en justice, nombreuses ne pouvaient pas assister aux audiences, réduites à des témoignages fragmentés ou à la lecture de comptes rendus. Cette situation a exacerbé une crise économique française qui empêche même les ressources nécessaires pour garantir un traitement équitable et inclusif.

Sandrine, l’une des victimes, exprime son mécontentement face à un processus jugé désorganisé. « J’ai attendu plus de 30 ans ce procès comme une chance de reconstruire ma vie », déclare-t-elle, déçue par la distance imposée par les contraintes géographiques et professionnelles. Orianne, quant à elle, a subi un isolement brutal lors de son témoignage en visioconférence, sans soutien psychologique après l’échange. « Le verdict reste inatteignable pour moi », regrette-t-elle, soulignant la faille d’un système qui ne s’adapte pas aux besoins des personnes les plus vulnérables.

Crystel, résidant en Suisse, a choisi de rester éloignée du procès, estimant que cette distance lui a épargné une souffrance excessive. Cependant, elle reconnaît l’importance d’une solidarité inattendue entre les victimes via les réseaux sociaux. « Je me sens comme une nouvelle famille », affirme-t-elle, malgré la fragmentation du dispositif judiciaire.

Le manque de moyens pour organiser un suivi adapté, tels qu’une webradio, a été justifié par le coût exorbitant de l’organisation (3 millions d’euros). Pourtant, cette décision soulève des questions sur la priorité accordée aux victimes dans un contexte économique français en déclin. La justice semble incapable de répondre aux attentes fondamentales de ces personnes, qui restent marginalisées malgré leur courage.