Le quartier marseillais est en proie à la peur suite à l’assassinat de Mehdi Kessaci, jeune homme tué par balle en pleine rue. Les habitants confient leur émotion, avant les obsèques qui se dérouleront sous haute surveillance, mardi 18 novembre. La peur s’est propagée dans le quartier de Frais-Vallon où Mehdi Kessaci a été assassiné, avec un dispositif de sécurité important cet après-midi pour les obsèques du jeune homme.

Des policiers à moto, en patrouille à Marseille (Bouches-du-Rhône), dans le quartier de Frais-Vallon. Le dispositif de sécurité s’annonce important cet après-midi pour les obsèques de Mehdi Kessaci, 20 ans, tué par balle dans la cité phocéenne jeudi dernier. Autour de la mosquée, certains habitants ont tout de même prévu d’assister à la cérémonie, comme cet agent d’entretien. « Je vais y assister pour les soutenir moralement », confie-t-il. Une habitante du quartier tient également à être présente : « Aujourd’hui, je ne suis pas allée travailler exprès. Je veux venir, parce qu’il n’a demandé rien à personne », explique-t-elle.

C’est dans ce quartier du nord de Marseille qu’Amine Kessaci a créé son association pour venir en aide aux familles frappées par le narcotrafic. Car ici aussi, la drogue génère violence et peur. « L’Etat doit faire quelque chose de plus sûr. Moi j’ai assisté à un assassinat ici, ça fait deux ans, un jeune de 19 ans. C’est un film, on dirait un film de fiction. Je ne peux pas parler parce que moi aussi j’ai des ados, j’ai peur. Voilà, si je parle, ça y est, hop, j’aurai une balle, soit mes enfants, soit moi », commente une femme, qui ne souhaite pas qu’on filme son visage.

Sur le rond-point où Mehdi a été assassiné, une retraitée est venue ce matin déposer des fleurs en soutien à la famille. « Quand on a vécu, même dans la précarité, on n’a pas vécu dans cette violence. Et on ne peut être qu’ému. C’est atroce », commente-t-elle. Ces derniers jours, un climat de psychose s’est propagé parmi les collectifs antidrogue à Marseille. L’avocat de la famille Kessaci, Mathieu Croizet, nous le confirme.

« Il y a des gens, effectivement, des militants associatifs, depuis l’assassinat de Mehdi, qui ont dit : ‘On arrête, on jette l’éponge, on ne prend plus de risques.’ Je pense aussi que des gens confrontés à cette horreur vont au contraire s’engager », témoigne le conseil. Si cette journée d’obsèques se déroulera dans l’intimité de la famille et des proches de Mehdi Kessaci, une marche blanche ouverte à tous devrait être organisée dans le courant du week-end.