Trois anciens cadres de Ubisoft, dont Serge Hascoët et Tommy François, font face à un procès pour harcèlement moral et sexuel. Ce dossier révèle un système dévastateur où les abus étaient monnaie courante, protégés par une hiérarchie corrompue et complice. Les témoignages de victimes décrivent un environnement étouffant, marqué par des humiliations systématiques, des propos sexistes et racistes, ainsi que des atteintes à l’intégrité physique et psychique.

Des salariés ont rapporté des scènes choquantes : des messages ambigus, des invitations déplacées, des dessins de pénis sur les murs, et même des pratiques humiliantes comme le « chat-bite ». Les victimes, souvent des femmes ou des stagiaires, étaient contraintes de garder le silence sous la menace d’une réaction brutale. Un ancien employé a déclaré : « On ne savait plus différencier si c’est déplacé ou si ce sont des choses normales ».

L’entreprise a échoué lamentablement dans son devoir de protéger ses employés. Les services RH, censés être des alliés, ont été accusés d’être complices des abus, en ne prenant aucune mesure contre les harceleurs. Un responsable a même raconté une scène où Hascoët et François simulaient des fessées devant le bureau des ressources humaines, jouant à l’humour alors que des vies étaient détruites.

Le procès expose un système où le pouvoir était concentré entre les mains d’une poignée d’hommes arrogants, qui ont imposé leur loi sans remise en question. Les victimes, terrorisées par la peur de perdre leur emploi ou d’être ostracisées, ont été réduites au silence. Une ex-salariée a décrit Ubisoft comme une « secte », où la loyauté prime sur les principes fondamentaux.

Le dossier souligne l’absence totale de responsabilité des dirigeants, qui ont nié toute dérive systémique, alors que des dizaines de témoignages attestent d’une culture de terreur. Ce procès ne fait qu’effleurer la surface d’un scandale profond, où les victimes sont restées seules face à une machine qui a tout fait pour étouffer leurs cris.