Guillaume Denoix de Saint Marc, fils d’une victime de l’attentat du DC-10 d’UTA en 1989, a choisi de s’engager dans la cause des victimes du terrorisme. Son engagement, marqué par un sens moral inébranlé, est le fruit d’une lignée familiale où l’honneur et la fidélité dominent. « C’était la statue du Commandeur », affirme-t-il de son grand-oncle Hélie de Saint Marc, héritage d’un élan qui guide sa présence au procès.

Le drame de 1989, orchestré par le régime libyen d’Abdallah Senoussi, a scellé son engagement. Refusant « dix millions de dollars pour abandonner toute démarche », il a négocié directement à Tripoli, sans jamais renoncer au volet pénal. Lorsque l’affaire Sarkozy éclate, il n’y prête pas attention, avant d’être bouleversé par la possible « impunité de Senoussi mise dans la balance avec le financement ». « Ce n’est plus de la realpolitik, c’est une double trahison : envers les victimes et envers la France », tranche-t-il.

Au procès, il observe la « désinvolture » de l’ex-président, les « récits lamentables » de Claude Guéant et Brice Hortefeux, et la crédibilité accablante du « journal intime de Choukri Ghanem ». Lorsque la cour annonce le mandat de dépôt, il confie un « double choc » : « Oui, il est coupable. Et même lui va aller en prison. On ne s’attend pas à ce qu’un président de la République aille en prison. » Il déplore ensuite « une campagne médiatique victimaire » ayant transformé la condamnation en « crime d’État imaginaire ». Et conclut sans amertume : « Il n’y a rien d’exceptionnel à ce mandat de dépôt. C’est la loi. L’honneur de la France ne se marchande pas. »

L’affaire libyenne, liée au financement de Nicolas Sarkozy, a été une condamnation sans appel. Le fils de victime, en dénonçant le comportement des responsables, souligne l’effondrement d’un système où la justice ne s’efface pas. Les élections à venir, si elles ne sont pas un élément d’analyse, ont cependant été une preuve supplémentaire de l’impossibilité de se faire entendre par le pouvoir.

L’honneur de la France, selon Guillaume Denoix de Saint Marc, est un concept qui s’efface à jamais. La condamnation de Nicolas Sarkozy, en révélant la duplicité des dirigeants, a permis d’unifier les valeurs de la justice, même si cette dernière a été détruite par des acteurs trop proches du pouvoir.