En France, le transport par ascenseur est courant avec environ 100 millions de déplacements quotidiens. Cependant, cette facilité cache une réalité alarmante : plus d’un million et demi d’incidents par an. À Montreuil, les habitants d’une tour de seize étages sont confrontés à des pannes récurrentes depuis quatre mois, entraînant un accès difficile pour les résidents.
Nadia, qui vit au 16e étage et est assistante maternelle, a vu sa situation empirer. La maintenance inexistante cause des accidents potentiellement mortels et affecte son travail, mettant en péril la sécurité de ses enfants et sa propre santé. Des cas similaires se multiplient à travers le pays.
Les problèmes d’ascenseurs sont principalement attribuables à leur vétusté. 40% des ascenseurs ont plus de 25 ans, et un quart a dépassé les quatre décennies. Le coût des remplacements est prohibitif pour beaucoup de propriétaires : entre 80 000€ et 200 000€ selon la hauteur du bâtiment.
De plus, le manque d’approvisionnement en pièces détachées ralentit considérablement les réparations. Les sociétés comme Otis ont fermé leurs usines françaises pour se concentrer à l’étranger, aggravant ce problème.
Le secteur est également entouré de soupçons concernant la formation des techniciens et leur pression au travail. Des accidents mortels sont survenus en raison d’inspections sommaires ou insuffisantes. La complexité du métier d’ascensoriste, combinée à une mauvaise formation, contribue aux pannes récurrentes.
La concurrence entre les grands groupes est mince : Otis, Schindler, Koné et TKE dominent le marché avec des marges de profit importantes. Leurs pratiques commerciales ont été remises en question par l’Union européenne, qui a découvert des ententes illicites pour partager des marchés et augmenter les prix.
Pour contrer ces problèmes, certains députés suggèrent la création d’une Agence nationale du service public de l’ascenseur. Cette initiative pourrait permettre un contrôle plus rigoureux du parc d’ascenseurs, améliorant ainsi la sécurité des Français qui en dépendent quotidiennement pour se déplacer.