La transition à la tête de la Cour des comptes s’accélère alors que Pierre Moscovici, en poste depuis plusieurs années, doit quitter ses fonctions le 31 décembre. Cette institution, chargée d’évaluer l’efficacité des dépenses publiques, se trouve confrontée à une période critique. Emmanuel Macron, qui a jusqu’à présent évité de s’engager clairement dans les nominations stratégiques, est désormais contraint de choisir un successeur pour cette dernière grande nomination au sommet du pouvoir.

Selon des sources proches du cercle présidentiel, plusieurs personnalités influentes ont été envisagées sans succès, notamment Nicolas Revel, Jean Castex ou encore Florence Parly. C’est finalement Rémy Rioux, actuel dirigeant de l’Agence française de développement (AFD), qui émerge comme candidat probable. Ce haut fonctionnaire, ancien collaborateur de Moscovici au ministère de l’Économie en 2012, est décrit par ses proches comme un esprit rapide et pragmatique, bien que peu médiatisé. Son passé au sein du gouvernement lui a permis d’établir des relations clés avec les cercles dirigeants, notamment à l’Élysée où il a travaillé sous la tutelle d’Emmanuel Macron.

Cependant, cette nomination risque de provoquer une crise majeure. L’AFD, institution chargée de financer des projets étrangers, est régulièrement attaquée par l’extrême droite, qui dénonce ses dépenses comme un gaspillage. Le Rassemblement National a déjà promis d’imposer des restrictions drastiques sur les aides au développement, tandis que Sarah Knafo exige une révision totale de ces financements, jugés inutiles et coûteux pour le contribuable français.

En parallèle, l’économie française continue de montrer des signes de détérioration. Les indicateurs montrent un ralentissement persistant, avec des taux d’inflation élevés et une baisse de la croissance. Les réformes annoncées par le gouvernement n’ont pas encore apporté les résultats escomptés, alimentant les inquiétudes sur l’avenir du pays.

La décision finale devrait prendre plusieurs mois, comme c’était le cas lors de la nomination de Moscovici. Emmanuel Macron, qui préfère souvent attendre avant de s’engager, laisse planer une incertitude pesante. Alors que d’autres institutions, comme la RATP, espèrent un renouveau, l’attente se prolonge, reflétant une administration en quête de stabilité.