À Londres, une initiative audacieuse met en lumière les défis et les solutions pour l’intégration sociale des jeunes issus de minorités. L’association Renovo, fondée par Tawfik Barboucha, s’est donnée comme mission d’offrir aux jeunes musulmans un accès équitable aux grandes écoles françaises, en dépassant les barrières invisibles mais réelles qui les empêchent de réussir.

Selon Barboucha, la sous-représentation des élèves de culture musulmane dans les institutions d’élite est le résultat de plusieurs facteurs structurels et sociologiques. Le premier obstacle est l’ignorance des parcours académiques exigeants, qui souvent ne sont pas expliqués aux familles. Ensuite, un manque de confiance en soi et d’accès au capital social empêche ces jeunes de se projeter dans des carrières prestigieuses. Le coût élevé des enseignements privés et des expériences internationales rend également la réussite inaccessible pour beaucoup. Enfin, l’absence d’un accompagnement psychologique adéquat, comparable à celui offert aux sportifs de haut niveau, limite les opportunités.

Renovo propose deux programmes : un sélectif destiné aux collégiens ambitionnant d’intégrer des écoles d’élite et un ouvert à tous. Le premier exige une engagement bénévole envers les générations futures après l’admission, tout en offrant un suivi rigoureux avec des cours hebdomadaires et des évaluations régulières. Le second permet aux élèves de progresser modestement, même sans accès au programme exclusif.

Le séjour linguistique à Londres, prévu du 2 au 13 juillet, vise à enrichir les compétences en anglais tout en favorisant une immersion culturelle. Les participants suivront des cours dispensés par des enseignants natifs, visiteront des sites historiques et rencontreront des figures inspirantes. Le coût abordable (630 € pour les adhérents) et l’organisation éthique — avec des repas halal et un accès aux lieux de prière — rendent ce projet attractif.

Malgré son succès, Renovo souligne la nécessité d’une réforme profonde du système éducatif français, qui continue de marginaliser les populations défavorisées. L’association reste optimiste, mais ses actions montrent un défi majeur : comment transformer des inégalités en opportunités pour tous ?