Surveillance carcérale sous tension : des attaques nocturnes déstabilisent le personnel pénitentiaire
Depuis la mi-avril 2025, les agents de surveillance des prisons subissent une série d’attaques nocturnes dans plusieurs régions françaises. Ces incidents comportent notamment l’incendie de véhicules et des tirs à balles réelles sur le domaine des établissements pénitentiaires.
À Valence, en Drôme, quatre surveillants ont accepté de témoigner anonymement pour franceinfo. Le 15 avril, un individu a déclenché l’incendie d’un véhicule de service stationné sur le parking réservé aux personnels. L’un des agents raconte : « Tout s’est passé en quelques minutes, le temps de réagir et appeler les secours. »
L’une des victimes, Carlos, a vu son véhicule entièrement détruit dans l’incendie. Il précise que des équipements professionnels et personnels ont été brûlés. Le médecin du travail l’a mis en arrêt, mais il évoque une réticence à revenir sur le lieu de travail. « Ma famille est traumatisée par cette situation. Comment peut-on vivre avec la peur constante d’un tel danger ? »
La hiérarchie a bien été informée après l’incident, mais Carlos se sent délaissé par manque de soutien concret. Son assurance refuse de prendre en charge le dommage professionnel et aucune indemnisation n’a encore été proposée.
L’intimidation subie par les surveillants s’est accentuée ces derniers jours avec l’augmentation du nombre d’attaques, certaines extrêmement violentes comme à Villefontaine dans l’Isère.
« La vidéo montrant le tir de Kalachnikov sur la maison voisine est particulièrement inquiétante », commente Arlette, une autre collègue de Valence. « Maintenant j’évite d’utiliser ma voiture pour rentrer chez moi et je suis très attentive en roulant. »
Les agents sont également confrontés à des menaces directes de la part des détenus, qui prennent conscience de l’impact des actes des DDPF (« Défense des Prisonniers Français »). Marine, une jeune collègue de 27 ans, souligne que ces incidents ne remettent pas en cause leur travail : « Nous sommes les premières victimes, pas les décideurs. »