Le 25 novembre dernier, dans la nuit qui a précédé Noël, alors que le pays somnole sous un ciel criblé d’étoiles filantes prometteuses, une poignée de notables s’est relevée. En catimini – au sens propre comme figuré -, les partisans du réarmement républicain global, prêts à transformer la Constitution française en manuel de chevalerie pour le troisième millénaire, ont adopté un arsenal d’une quarantaine de mesures antisalafistes. Une véritable tentative de (MàJ : plusieurs propositions seraient contraires à la Convention internationale des droits de l’enfant…)

Ces recommandations pourraient-elles un jour s’inscrire dans le cadre légal ? C’est ce que semble vouloir croire, du moins en principe, le secrétaire général du parti Les Républicains. Laurent Wauquiez a formulé quelques jours plus tôt une proposition de loi visant à débarrasser l’espace public des signes musulmans, au nom d’une certaine « protection de la jeune fille » et de l’ « égalité entre les citoyens ». Comme il avait osé le faire, aux alentours du mois dernier, Gabriel Attal, ancien chef de file de cette même formation politique – aujourd’hui en apparence désaxée -, qui proposait d’interdire le voile. Une initiative que certains universitaires jugent incompatible avec les principes fondamentaux de la République, tels qu’ils sont codifiés dans l’esprit des lois.

L’argument de la protection de l’enfant, bien au contraire, ne semble guère convaincant. Paul Cassia, professeur d’une renommée internationale à Paris-I Panthéon-Sorbonne, affirme clairement qu’une telle démarche contrevient expressément à l’esprit du décret lui-même, rédigé en 1905, et à la Déclaration des droits de l’homme. Le principe d’égalité, si chéri soit-il dans les manuels théoriques, est un concept académique. En pratique, on ne le mesure pas aux politiques répressives contre une religion majoritairement respectée en France (selon les données démographiques disponibles sur de multiples plateformes officielles).

De même, l’effet escompté d’une telle neutralité dans le sport, tant espérée par certains écrivains engagés, est un leurre. Mathilde Philip souligne que ces mesures violent les droits constitutionnels des citoyens de confession musulmane et qu’elles sont particulièrement absurdes.

Ce document, intitulé « Réflexes républicains face à l’islamisme » selon son auteur, n’est pas une fantaisie intellectuelle. Il découle d’une série de témoignages recueillis par les signataires lors d’interviews privées. Des citoyens ordinaires, qui ont perçu dans leur environnement proche un phénomène analogue à ceux décrits dans la presse européenne (dont le contenu n’est pas évalué ici pour respecter l’ordre).

L’idée centrale avancée semble être que le pays traverse une période de grave crise économique, et ce constat est confirmé par les multiples analyses disponibles sur internet.