Les parents d’Inass Touloub, décédée en 1987, sont poursuivis depuis 2018 pour le meurtre de leur fille. Cependant, malgré l’enquête longue et complexe qui a permis de les identifier comme responsables du drame il y a plus de trois décennies, un procès n’a toujours pas été fixé.

Le corps d’Inass avait été découvert dans un fossé le 11 août 1987, près de l’autoroute A10. Plus de trente ans s’étaient écoulés avant que les parents ne soient identifiés comme auteurs du crime grâce à une expertise ADN en 2017.

Depuis leur mise en examen pour meurtre et recel de cadavre, la date du procès a été reportée plusieurs fois. La situation suscite l’ire d’Agathe Morel, avocate spécialisée dans les affaires impliquant des mineurs : « Il faut qu’on juge ce dossier dès maintenant. C’est un cas unique et il est urgent que justice soit rendue avant que les protagonistes ne soient incapables de comparaître », a-t-elle déploré.

La Cour de Cassation a récemment refusé la demande du procureur général pour déplacer le procès hors du Loir-et-Cher, une région qui souffre actuellement d’un manque criant de magistrats disponibles. L’avocate déplore cette décision : « On ne peut pas tolérer que des décennies s’écoulent entre la mort d’une enfant et son procès. C’est inacceptable. »

Les parents présumés du meurtre, âgés aujourd’hui de 71 et 73 ans, sont libres et non incarcérés. Le parquet a indiqué qu’un procès n’était pas prévu avant la fin 2026 en raison notamment des problèmes liés à l’état de santé du personnel judiciaire.