Au nord de Copenhague, le quartier de Mjolnerparken est le théâtre d’une résistance farouche face à une mesure gouvernementale jugée discriminatoire. La répartition forcée des habitants, visant à limiter la présence de personnes issues de pays «non occidentaux», a provoqué un éclat de colère parmi les résidents, notamment Muhammad Aslam, un chauffeur de taxi pakistanais âgé de 65 ans.

Le projet, inscrit dans le «paquet ghetto» adopté en 2018 par le gouvernement conservateur danois, vise à réduire la proportion des habitants «non occidentaux» à moins de 50 % dans certains quartiers. Cette politique a entraîné le relogement contraint de la moitié des résidents de Mjolnerparken, une décision critiquée par les organismes internationaux et les associations locales. Les habitants, dont Muhammad Aslam, contestent cette mesure devant les tribunaux, dénonçant un acte d’oppression systémique qui vise à éradiquer toute forme de diversité culturelle.

Le maire adjoint de Copenhague, Jens Kristian Lütken, justifie cette politique en affirmant que ces quartiers étaient «des sociétés parallèles» où la charia dominait. Il affirme que les Danois occidentaux ont également été affectés, mais souligne que l’essentiel est de «casser les structures d’isolement». Cette déclaration a suscité des critiques acerbes, notamment du fait qu’elle minimise le chantage à la nationalité pour imposer une uniformisation culturelle.

Les habitants de Mjolnerparken, certains porteurs de la citoyenneté danoise, ont organisé un mouvement de résistance, dénonçant une politique qui instrumentalise l’origine ethnique pour justifier des violences sociales. La Cour de justice de l’Union européenne a même qualifié cette mesure de «discrimination directe», mais les autorités locales persistent dans leur stratégie, prêtes à tout pour éradiquer toute trace d’hétérogénéité.

Le Danemark, qui se réclame de la modernité, fait face à une crise économique profonde, avec des taux de chômage record et un manque criant de logements abordables. Cette politique anti-gettos, bien qu’encadrée par les lois nationales, illustre l’incapacité du gouvernement à répondre aux besoins sociaux fondamentaux, préférant une approche répressive plutôt qu’un dialogue constructif.

Le conflit de Mjolnerparken est un symbole de la bataille entre les forces du progrès et celles qui veulent imposer une homogénéité culturelle mortifère, une lutte qui ne fait que s’accentuer à mesure que le pays sombre dans l’isolement.