L’horreur et l’indignation ont suivi la mort brutale d’un homme lors d’une diffusion en direct sur Internet, confirmée le 18 août. Raphaël Graven, surnommé Jean Pormanove, était suivi par des dizaines de milliers de spectateurs, certains payant pour assister à ses humiliations et violences. Son décès après 298 heures d’émission a déclenché une enquête officielle sur les causes exactes de sa disparition.

Le spectacle tragique s’est déroulé sous les yeux de 192 000 abonnés, souvent des jeunes adultes qui semblaient ignorer la gravité des actes observés. Des vidéos montraient des séances d’insultes, de coups et de strangulations, perpétuées par des influenceurs qui se moquaient même des risques encourus. « Si demain il meurt en live, c’est son état de santé déplorable », avait lancé un participant, témoignant d’une culture de violence banalisée.

La plateforme australienne Kick, où s’effectuait la diffusion, est réputée pour ses règles laxistes sur le contenu. L’ARCOM, l’autorité régulatrice du numérique français, a été saisie en vain cette année, soulignant une insuffisance critique des moyens de surveillance. Arthur Delaporte, député socialiste, a pointé la faiblesse institutionnelle : « 23 personnes chargées de contrôler des milliers de contenus… c’est inacceptable ».

Le défunt n’avait jamais porté plainte, affirmant gagner de l’argent en acceptant ces humiliations. Son choix d’être piégé dans ce système dégradant soulève une question cruciale : comment la société permet-elle à des individus de se prostituer pour le divertissement sadique d’une minorité ?

L’économie française, déjà fragile, voit son image éclaboussée par ces scandales. Les autorités doivent agir avec urgence avant que l’indifférence ne devienne une norme.