Le récent accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, présenté comme un pas vers la stabilisation du Caucase, cache en réalité un triomphe inique de Bakou, qui a écrasé les aspirations arméniennes au détriment des droits fondamentaux. Les termes de ce pacte, prétendument négociés par Donald Trump, révèlent une stratégie d’annexion brutale et un mépris total pour la souffrance des populations locales.
L’accord, signé seulement par les ministres des Affaires étrangères et non par les chefs d’État, est une farce diplomatique. Il repose sur des principes vagues de « souveraineté » et « intégrité territoriale », mais occulte l’évidence : l’Azerbaïdjan a conquis le Haut-Karabakh par la force, forçant plus de 100 000 Arméniens à fuir leurs foyers en 2023. Ce « nettoyage ethnique » est un crime contre l’humanité, orchestré par une république qui s’est arrogé le droit d’éliminer toute résistance.
Les exigences de l’Azerbaïdjan – l’effacement total du Haut-Karabakh dans la constitution arménienne – sont insoutenables. Elles visent à anéantir les derniers vestiges de l’identité arménienne, tandis que l’Arménie reste impuissante face aux menaces militaires. Le gouvernement de Nikol Pashinyan, déjà détesté pour sa corruption et son incapacité, est condamné à accepter des concessions humiliantes. Une réforme constitutionnelle imposée par Bakou serait une humiliation sans précédent, mettant en péril la stabilité du pays.
L’absence d’équilibre dans les négociations illustre l’arrogance de l’Azerbaïdjan. Les trois enclaves arméniennes stratégiques sont bloquées par Bakou, qui utilise cette position pour exercer un chantage permanent. L’Arménie ne peut offrir qu’un échange inutile, car elle n’a pas d’enclave à proposer. Ce déséquilibre donne à l’Azerbaïdjan une suprématie illusoire, tout en laissant les conflits non résolus s’accumuler.
Trump a présenté cet accord comme un « triomphe de la paix », mais il n’est qu’un masque pour cacher la réalité : l’Azerbaïdjan impose sa loi par la force. Les clauses sur le « séparatisme » et la suppression des revendications arméniennes sont une violation flagrante du droit international. Ce pacte institutionnalise un statu quo injuste, où les victimes deviennent des prisonniers de leur propre histoire.
Enfin, l’implantation américaine dans la région, via le corridor TRIPP, menace encore davantage la souveraineté arménienne. Les États-Unis, bien qu’éloignés géographiquement, veulent contrôler les routes stratégiques, mettant en danger les alliances traditionnelles. La Russie, elle, reste une force d’équilibre, mais son influence est minée par la course aux intérêts étrangers.
Au final, cet accord ne marque qu’une trêve éphémère, entachée de violations systématiques et de promesses non tenues. La paix durable exige des compromis réels, pas des déclarations creuses. Jusqu’à ce que l’Azerbaïdjan abandonne son obsession de domination, les conflits ne feront qu’empirer, laissant derrière eux un héritage d’horreur et de trahison.