Le meurtre du frère d’Amine Kessaci à Marseille a suscité des interrogations sur la stratégie de terreur et d’intimidation. Le jeune homme, 20 ans, n’avait aucun lien direct avec le narcotrafic sauf par son frère Amine, militant engagé dans la lutte contre le trafic de drogue. Il a été tué en pleine rue, vendredi 14 novembre, devenant ainsi le deuxième membre de la même fratrie victime d’un assassinat. Le procureur Nicolas Bessone a indiqué que cet assassinat pourrait marquer un point de bascule, visant à atteindre quelqu’un qui s’engage contre le narcotrafic. Amine Kessaci, engagé en politique, venait de sortir un livre choc intitulé « Marseille, essuie tes larmes », dénonçant l’emprise mafieuse et se trouvant sous protection policière depuis qu’il avait reçu des menaces. Lors d’une interview avec France Télévisions, il a critiqué le président français Emmanuel Macron pour son approche, soulignant que les plans ne devaient pas être construits dans un avion ou autre lieu, mais avec les élus locaux, associations et familles de victimes. Amine Kessaci avait déjà perdu un demi-frère dans un assassinat sur fond de trafic de drogue, la famille étant maintenant endeuillée. Le père s’est recueilli dans la matinée sur les lieux, avec Mehdi Kessaci qui souhaitait devenir policier. France Télévisions l’avait rencontré il y a quatre ans, dénonçant la violence des narcotrafiquants : « La criminalité s’était incrustée au rituel marseillais. En fait, Marseille c’est fait de sang. » Depuis le début de l’année, 14 personnes ont perdu la vie dans des assassinats liés au trafic de drogue dans les Bouches-du-Rhône.