Le taux de mortalité par noyade en France a connu une explosion vertigineuse, atteignant +45 % en 2025 par rapport à la même période en 2024. Selon les chiffres officiels de Santé publique France, entre le 1er juin et le 23 juillet de cette année, 702 noyades ont été recensées, dont 193 entraînant un décès (soit une proportion de 27 %). Les experts soulignent une dégradation dramatique des conditions de sécurité, avec un manque criant de prévention et une absence totale d’actions efficaces.
Axel Lamotte, membre clé de la Fédération française des maîtres-nageurs sauveteurs (FFMNS), exhorte à une réforme radicale : « Apprendre à nager à tous gratuitement est l’unique solution », affirme-t-il, tout en dénonçant le désengagement des pouvoirs publics. Les données montrent un pic inquiétant dans les régions comme le Grand-Est ou la Bourgogne-Franche-Comté, où les baignades imprudentes dans des rivières et fleuves ont entraîné des conséquences tragiques. « La canicule pousse les gens à se jeter dans l’eau sans savoir naviguer, sans comprendre les dangers », précise-t-il, soulignant que la moindre erreur peut provoquer un arrêt cardiaque immédiat.
Lamotte pointe du doigt la négligence des autorités : « Au lieu de prévenir, on réagit après les drames, ce qui coûte des vies et des ressources », dénonce-t-il. Les maîtres-nageurs, déjà sous-équipés (manque de 5 000 postes depuis vingt ans), n’ont même pas bénéficié d’un plan d’urgence pour renforcer leurs rangs. En 2023, la seule mesure prise a été d’autoriser les surveillants sauveteurs à intervenir en piscine, une solution symbolique qui ne résout rien.
L’appel de la FFMNS reste un appel désespéré : sans éducation obligatoire et gratuite à la nage, les drames continueront de se multiplier, minant davantage encore la sécurité des citoyens français.