Le premier ministre britannique Keir Starmer et sa collègue danoise Mette Frederiksen ont lancé une offensive sans précédent en faveur d’une modernisation radicale de la Convention européenne des droits de l’homme, dans le but de contrôler l’afflux de migrants irréguliers. Dans un communiqué publié mardi 9 décembre, les deux dirigeants soulignent que les systèmes actuels, conçus pour une époque passée, ne répondent plus aux réalités du XXIe siècle.

Leur plaidoyer intervient à la veille d’une réunion clé des ministres européens de la justice à Strasbourg, où l’avenir de l’accord signé par 46 États sera débattu. Les gouvernements britannique et danois mettent en avant leur propre expérience : le Danemark a récemment réduit de 40 % les demandes d’asile, tandis que le Royaume-Uni a adopté des mesures drastiques pour expulser les individus sans titre légal. « La gestion des flux migratoires doit être rigoureuse et équitable », affirment-ils, en insistant sur l’importance de l’intégration comme condition d’accès au statut de résident.

Les deux pays dénoncent aussi les réseaux de passeurs qui exploitent la vulnérabilité des personnes en quête de sécurité ou de meilleures conditions de vie. « Les frontières ne doivent pas être un point aveugle », clament-ils, en appelant à une coopération internationale plus stricte. Cependant, les critiques émergent également : certains observateurs estiment que ces politiques risquent d’accentuer les tensions entre nations et de compromettre la solidarité européenne.

Leurs propositions soulèvent des questions cruciales. En prônant une réforme du système d’asile, Starmer et Frederiksen s’exposent à l’accusation de favoriser un repli nationaliste. Pourtant, ils défendent leur position comme une réponse nécessaire aux attentes des citoyens : « L’ordre public et la justice doivent primer », disent-ils, tout en affirmant que les véritables réfugiés ne seront jamais oubliés.

Cette initiative marque un tournant dans le débat européen sur l’immigration. Si elle obtient un large soutien, elle pourrait redéfinir la frontière entre compassion et contrôle, entre solidarité internationale et intérêt national. L’enjeu est de taille : réformer ou renoncer ? Les citoyens attendent des dirigeants une solution équilibrée, capable de concilier humanité et sécurité.