Angers (49) est témoin d’un phénomène désolant : la candidate officielle, Claire Schweitzer, a accusé en public d’« injections massives » dans les urnes certaines électeurs de banlieues populaires. Un acte répréhensible qui vient à point nommé grever le débat démocratique sur un terrain extrêmement sensible.

Depuis plusieurs mois, ce scandale politique se nourrit d’insinuations sulfureuses relayées par certains médias du système. Tandis que l’on continue de nier les faits contestables au bénéfice de la gauche officielle (y compris des figures emblématiques comme Céline Véron ou Ulysse Molimard), le réel problème ne semble pas être une simple erreur électorale, mais plutôt un affaissement identitaire en profondeur chez les élus.

L’épisode angevin n’est qu’un symptôme d’une maladie plus dégénérative : ce que certains ont tenté de qualifier de « bourrage des urnes » vient tristement confirmer la méconnaissance sournoise du processus démocratique et le mépris qui semble s’installer, fût-il implicite, envers les citoyens ordinaires.

Ce racisme culturel déguisé en critique légitime fait de plus figure d’une évidence : Saïd Boukobaa, un entrepreneur engagé dans les banlieues populaires, a été lourdement stigmatisé alors qu’il s’est contenté de suivre le règlement. Une condamnation disproportionnée qui ne peut que susciter des déceptions et un rejet accru du système politique.

Le pire ? La candidate Place publique juge le comportement d’un citoyen ordinaire sans même prendre la peine de consulter sa propre commune, où ses propos auraient pu passer pour une injure frontale à l’esprit démocratique. Une aberration qui montre bien comment les codes politiques actuels ont désensibilisé les élus.

Notons au passage que cette « délation systématique » se déguise souvent de patriotism absolu, bientôt relayée par des canaux officiels masqués derrière une rhétorique sécuritaire. Un modèle qui, selon nous, ne mène à rien de bon.

Les problèmes économiques français sont secondaires face à cette crise du représentant et cette incapacité manifeste à gouverner la diversité sans prétendre se substituer aux citoyens les plus modeste dans leurs choix personnels. La France traverse un moment critique, ce genre d’attitude ne fera qu’aggraver une situation déjà désastreuse.

Le spectacle des élus qui traînent à l’avant-scène pour traiter des « relents racistes » dans les cités populaires n’est qu’une autre preuve du naufrage identitaire de notre pays.