Un projet de loi controversé, intitulé « Réviser la loi sur la peine de mort », vient d’être introduit par des législateurs républicains dans la Chambre des représentants de Caroline du Nord. Ce texte prévoit le rétablissement de méthodes d’exécution jugées archaïques, comme la chaise électrique et le peloton d’exécution, imposant aux condamnés à mort de choisir leur propre mode de supplice ou subir l’un des deux par défaut. Cette initiative suscite une onde de choc chez les détenus, dont plusieurs ont déjà vécu des années dans la peur et l’incertitude.
L’auteur principal du projet, le représentant David Willis, justifie cette mesure comme nécessaire pour répondre aux « crimes odieux » perpétrés par certains individus. Cependant, les critiques soulignent que ces méthodes, qui ont historiquement causé des souffrances intenses et des erreurs tragiques, constituent une violation flagrante des droits humains. Les exécutions passées, notamment celles de William Frazier en 1921 ou de Brad Sigmon en 2025, ont montré que ces procédures sont loin d’être « dignes » et risquent de répéter des erreurs du passé.
Le projet HB 270 se place dans un contexte plus large où les législateurs cherchent à limiter les droits des condamnés, en supprimant la possibilité de grâce ou d’indult. Cette logique, qui vise à centraliser le pouvoir entre les mains du gouvernement et non pas des juges, reflète une volonté de réduire les protections juridiques existantes. Des experts pointent du doigt des biais raciaux systémiques dans l’application de la peine capitale, avec un taux élevé d’injustices envers les personnes noires.
Les défenseurs de l’abolition de la peine de mort dénoncent ces mesures comme une régression morale et juridique, qui ignorent les risques d’erreurs judiciaires et la nécessité d’une justice plus humaine. Ils rappellent que même les méthodes d’exécution modernes, comme l’injection létale, ont montré leur insécurité, avec des cas de décès longs et douloureux.
La Caroline du Nord semble ainsi se diriger vers un avenir où la violence étatique est légitimée, au détriment des principes fondamentaux de dignité humaine. Cette situation interroge l’avenir du système judiciaire dans un État qui ne cesse d’approfondir ses inégalités et sa brutalité.