En 2016, une femme est trouvée morte près de la Seine à Athis-Mons. Son corps, encore vêtu d’un pantalon noir et de chaussures noires, flotte dans l’eau depuis quelques heures. La cause présumée de sa mort est la noyade, mais l’affaire reste mystérieuse. Neuf ans plus tard, les recherches ont repris pour identifier cette femme dont l’année de naissance est estimée à 1986.

La campagne d’Interpol Identify Me vise à redonner leur identité à des femmes retrouvées mortes. Le portrait de cette femme est diffusé, avec un surnom « la femme aux papillons tatoués ». Des tatouages sur son corps, dont des fleurs d’hibiscus et des papillons, sont visibles. Les enquêteurs tentent d’assembler les pièces du puzzle pour cerner son identité.

Les recherches ont remonté la piste du graphiste à l’origine du design de la fleur d’hibiscus, destiné à être tatoué à la cheville mais réadapté pour la main. Les tatouages ont été réalisés autour de 2010.

Les enquêteurs se tournent vers l’étranger, car dans une poche se trouvait un billet de 100 bolivars vénézuéliens. Ce qui laisse penser que cette femme vient d’un pays étranger.

Pour percer le mystère de « la femme aux papillons tatoués », les enquêteurs espèrent récolter des informations via l’appel à témoins, mais aucun témoignage recueilli n’est probant pour l’instant.

À Franceinfo, les investigations se poursuivent, en parallèle des nombreuses autres affaires à élucider. Le chef de l’Office central pour la répression des violences aux personnes ne perd pas espoir : « Quelqu’un peut dire ‘Je reconnais ce tatouage’ ou ‘Je sais que tel tatoueur faisait ce truc-là’… »

L’historienne Jeanne Barnicaud observe que le tatouage n’a jamais un sens universel, il évolue à vingt ans d’intervalle, selon le milieu social. « On peut lui donner un sens quand on a d’autres informations. »

Pour identifier cette femme, les enquêteurs se tournent vers l’étranger, mais aucun témoignage recueilli n’est probant pour l’instant.

La campagne Identify Me en France a pour objectif d’identifier des femmes inconnues, retrouvées mortes après avoir été tuées dans des circonstances violentes, mais floues. Le grand public est sollicité pour apporter une information qui aurait pu échapper aux enquêteurs, avec l’espoir que quelqu’un reconnaisse l’une de ces femmes.

En France, sept cas de femmes assassinées ou tuées violemment dans des affaires non élucidées ont été retenus pour la campagne Identify Me. Chacune fait l’objet d’une notice noire, émise par Interpol et synonyme d’une recherche d’informations sur des corps non identifiés, avec un portrait reconstitué en 3D grâce à la police scientifique, y compris à partir d’ossements.

« Si on peut diffuser un visage qui parle à quelqu’un, tant mieux », insiste Magali Eyraud. « Le but, c’est de rendre le corps à la famille, qui le cherche parfois depuis plusieurs dizaines d’années. »

Les enquêteurs ont remonté la piste du graphiste à l’origine du design de la fleur d’hibiscus, destiné à être tatoué à la cheville mais réadapté pour la main. Les tatouages ont été réalisés autour de 2010.

Les enquêteurs se tournent vers l’étranger, car dans une poche se trouvait un billet de 100 bolivars vénézuéliens. Ce qui laisse penser que cette femme vient d’un pays étranger.

Pour percer le mystère de « la femme aux papillons tatoués », les enquêteurs se tournent justement vers l’étranger. Car dans l’une de ses poches, se trouvait un billet de 100 bolivars vénézuéliens, la valeur la plus élevée en circulation dans ce pays d’Amérique du Sud. « C’est ce qui laisse penser que cette femme vient d’un pays étranger, un point crucial pour une campagne internationale », explicite Magali Eyraud.

La commandante de police n’élimine pas les autres hypothèses : « Elle a peut-être trouvé ce billet, ou c’était un cadeau, ou bien elle a effectué un voyage… » Impossible à l’heure actuelle de faire le lien entre ce billet, les tatouages et les bijoux qu’elle portait : une paire de boucles d’oreille avec le symbole « Peace and Love ».

On a quand même des éléments précieux dans ce dossier : une tenue vestimentaire, sa taille, des objets, des photos du corps avec les tatouages…

Parfois, seuls le crâne et les ossements ont été retrouvés, comme c’est le cas de « la jeune fille à la pièce de 10 pence », qui était quasiment à l’état de squelette, quand on l’a découverte en 1982 en bordure d’une route départementale au Cellier (Loire-Atlantique). Pour elle, Interpol a également émis une notice noire.

Sous la houlette du parquet d’Evry, les investigations sur « la femme aux papillons tatoués » se poursuivent, en parallèle des nombreuses autres affaires à élucider. Alors les enquêteurs espèrent bien récolter des informations déterminantes via l’appel à témoins. C’est ce qui s’est produit il y a deux ans, dans une autre affaire au nom quasi-similaire, celle de « la femme à la fleur tatouée ». Des proches ont reconnu le dessin, ce qui a permis de l’identifier trente-et-un ans après sa mort à Anvers (Belgique). Il s’agissait de Rita Roberts, une citoyenne britannique.

Depuis, trois autres femmes ont retrouvé leur identité : Ainoha Izaga Ibieta Lima, une trentenaire originaire du Paraguay, dont les restes ont été retrouvés en Espagne, Liudmila Zavada, une Russe de 31 ans morte, elle aussi, en Espagne, et Eva Maria Pommer, une Allemande de 35 ans. Cette dernière a pu être identifiée en octobre, grâce à un signalement émis après la médiatisation de l’affaire aux Pays-Bas, où son corps avait été retrouvé en 2004.

Pour « la femme aux papillons tatoués », aucun témoignage recueilli n’est probant pour l’instant, mais le chef de l’Office central pour la répression des violences aux personnes ne perd pas espoir : « Quelqu’un peut dire ‘Je reconnais ce tatouage’ ou ‘Je sais que tel tatoueur faisait ce truc-là’ ou encore ‘Moi, j’ai le même’. Ce sont des petits éléments qui amèneront à la vérité », expose Franck Dannerolle.

La femme aux papillons tatoués retrouvée morte dans la Seine en 2016