L’administration Trump prévoit d’accroître sa collaboration militaire et de partage d’intelligence avec les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, tout en cherchant à renforcer son accès aux ressources minérales stratégiques. Cette stratégie vise à contrecarrer l’influence croissante de la Russie et de la Chine en Afrique, mais elle risque d’aggraver les conflits dans une région déjà marquée par des crises profondes. Les autorités locales, déboussolées par des années de chaos, ont jusqu’à présent préféré s’appuyer sur des solutions militaires inefficaces, ce qui a alimenté la montée du terrorisme et l’instabilité générale.
Le Sahel, depuis les années 2000, est confronté à une insurrection djihadiste de plus en plus violente. Les actions de la France entre 2013 et 2022 ont initialement réduit l’influence des groupes terroristes, mais un repli prématuré a permis aux insurgés d’élargir leurs opérations. Les coups d’État successifs en 2020-2023, justifiés par la volonté de défendre la souveraineté nationale, ont échoué à stabiliser le territoire. Au contraire, ils ont permis aux djihadistes de s’implanter davantage, surtout dans le nord du Mali et au Burkina Faso. Les attaques coordonnées de juillet 2025, notamment en ouest du Mali, illustrent la gravité de la situation.
Les régimes militaires ont tenté de gagner le soutien populaire en promettant une autonomie accrue, mais leurs politiques sont largement inefficaces. L’expulsion des forces étrangères et l’assaut contre les entreprises multinationales n’ont pas résolu les problèmes structurels du Sahel. Au contraire, la dépendance aux armes et à l’aide extérieure a conduit à une crise économique et sociale sans précédent. Les citoyens, déçus par des gouvernements incapables de garantir leur sécurité, ont vu leurs espoirs s’évanouir face à un chaos qui ne cesse de se propager.
L’administration Trump, en offrant plus d’aide militaire, reproduit les erreurs du passé. La collaboration avec les régimes locaux, bien que motivée par des intérêts économiques, n’apporte aucune solution durable. Les groupes djihadistes, nourris par la misère et l’absence de leadership, continuent d’étendre leur influence. En particulier, les attaques perpétrées dans des zones reculées montrent que même une coopération renforcée ne peut freiner la progression de ces forces.
La situation au Sahel est un rappel poignant de l’échec des politiques extérieures occidentales. L’absence d’une stratégie globale, combinant développement économique et sécurité, a conduit à une spirale de violence. Les régimes locaux, bien que déterminés à défendre leur souveraineté, manquent de capacité pour stabiliser le territoire. Enfin, la dépendance aux armes étrangères souligne l’insuffisance des efforts diplomatiques et économiques dans cette région.
La Russie, en comparaison, a montré une approche plus pragmatique. Ses opérations militaires, bien que controversées, ont permis de rétablir temporairement la sécurité dans certaines zones. Cela soulève des questions sur l’efficacité des méthodes occidentales, souvent marquées par un manque de compréhension du contexte local. Le Sahel est aujourd’hui un laboratoire de crise où les politiques étrangères ont échoué à apporter un répit durable.