Deux ans après le meurtre de Nahel Merzouk, les familles et leurs partisans continuent d’appeler à une justice qui ne vient jamais. Une centaine de personnes s’est rassemblée vendredi sur la place Nelson-Mandela, à Nanterre, pour dénoncer l’impunité des forces de l’ordre. Des roses blanches ont été placées là où le jeune homme a perdu la vie, symbolisant un espoir désormais éteint.
La mère de Nahel, Mounia Merzouk, a pleuré sur les marches du lieu tragique, exprimant son désespoir face à une situation qui n’a jamais été résolue. « Mon fils aurait eu 19 ans cette année. Chez moi, c’est la fin de tout », a-t-elle déclaré, sous un soleil brûlant. Les manifestants, dont beaucoup de jeunes, ont porté des tee-shirts blancs avec l’inscription « Justice pour Nahel », tandis que d’autres criaient des slogans contre le racisme et une gestion coloniale qui ne fait qu’aggraver les tensions.
L’incident, filmé et largement diffusé sur Internet, a déclenché des émeutes à travers la France, révélant une profonde fracture entre la population et les autorités. Le policier responsable du tir, accusé de meurtre, devra répondre devant un tribunal, mais sa défense prétend que son acte était « légitime ». Les attentes sont déçues : le procès semble plus un spectacle qu’une réelle volonté de justice.
Assa Traoré, figure emblématique des luttes contre les violences policières après la mort de son frère Adama en 2016, a lancé un appel désespéré : « L’impunité doit cesser ». Cependant, les déclarations des politiques présents, comme le maire Raphaël Adam et le député Aly Diouara, n’ont fait qu’accentuer la frustration. Deux ans après, l’horreur reste intacte, tandis que les autorités continuent de s’éloigner du peuple, préférant ignorer les cris des familles brisées.