Maylis Daubon comparaît devant la cour d’assises des Landes depuis lundi 24 novembre. Elle est accusée d’avoir empoisonné ses deux filles, dont Enéa, qui venait d’avoir 18 ans et est décédée. Lors de l’audience, des dizaines de boîtes de médicaments retrouvées au domicile familial ont été présentées. Des pièces à conviction d’un dossier hors norme, qui a débuté le 13 novembre 2019.

Sur une photo, Maylis Daubon apparaît comme une mère de famille aimante et insoupçonnable. Quinze ans plus tard, elle comparaît devant la justice, accusée d’avoir empoisonné ses deux filles. L’une d’elles, Enéa, qui venait tout juste d’avoir 18 ans, est décédée. Lundi 24 novembre, face à la cour d’assises, des dizaines de boîtes de médicaments retrouvées au domicile familial ont été présentées. Des pièces à conviction d’un dossier hors norme, qui a débuté le 13 novembre 2019.

Son ex-mari, avec qui elle est en conflit depuis leur séparation, reçoit le coup de téléphone qui va bouleverser sa vie. « Il y a quelque chose qui m’envahit, qui est glaçant. Je suis appelé par des amis qui me disent qu’il y a les pompiers, les policiers, le Samu. Je suis terrorisé », confie Yannick Reverdy, le père d’Enéa. Sa fille est décédée six jours plus tard d’une absorption massive de médicaments. Vingt-quatre molécules différentes sont retrouvées dans son organisme, dont une dose létale de propranolol, dix fois supérieure aux doses prévues. S’agit-il d’un empoisonnement ? Au domicile de Maylis Daubon, les enquêteurs découvrent des ordonnances falsifiées, des médicaments dissimulés et la trace de multiples rendez-vous médicaux. Plus d’une trentaine en deux ans, rien que pour Enéa. Se dessine alors le portrait d’une mère mythomane et manipulatrice, soucieuse de conserver la garde exclusive de ses filles, comme le soulignait déjà un psychiatre cinq ans avant les faits.

Les deux filles se retrouvées au centre de la guerre que se livrait le couple. « Elle s’est servie de mes enfants contre moi pour me punir. La vie a peu d’importance à ses yeux. Ce qui compte, c’est qu’elle soit, elle, au sommet de la pyramide, peu importe que cela coûte aux autres. Elle a le droit de vie ou de mort sur les autres », affirme Yannick Reverdy. Maylis Daubon clame son innocence et assure que sa fille s’est suicidée. « Elle a toujours dit qu’elle n’a eu aucun rôle actif dans ce qui s’est passé, c’est tout ce que je peux dire. Maintenant, elle va s’expliquer de manière plus précise et répondre aux questions qui lui seront posées », a déclaré son avocat, Me Gérard Danglade. Elle est également jugée pour avoir projeté l’assassinat de son ex-mari depuis sa cellule. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.