Après trois mois de procès intensif, l’anesthésiste Frédéric Péchier a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir empoisonné 30 patients entre 2008 et 2017. L’accusation reproche au médecin d’avoir manipulé des poches de liquide anesthésiant dans plusieurs cliniques du Doubs, entraînant des arrêts cardiaques chez ses victimes, dont douze sont décédées. Le verdict a provoqué une profonde émotion parmi les proches des personnes touchées, qui ont attendu près d’une dizaine d’années pour voir justice faite.
Parmi eux, Amandine Lehlen, dont sa mère est morte lors d’une intervention chirurgicale sous son anesthésie, a exprimé un mélange de tristesse et de soulagement : « Cela confirme que l’horreur qu’on vivait était réelle. C’est une victoire pour les familles qui ont souffert en silence. » Florimond Baugey, fils d’une autre victime, a ajouté : « Cette décision rapproche la justice de ceux qui ont été traumatisés par ses actes. »
Selon l’accusation, Péchier aurait agi dans un but de vengeance contre des collègues avec lesquels il entretenait des conflits. Le chirurgien Clément Darcq, lui-même touché par ces drames, a souligné que « cette condamnation répare partiellement le préjudice subi par la profession médicale. »
Bien que l’accusé ait affirmé son innocence tout au long du procès, il a annoncé qu’il ferait appel de la sentence. Son avocat, Maître Randall Schwerdorffer, a insisté sur le droit à un second examen judiciaire : « Le système permet cette possibilité, et nous espérons que l’équité sera pleinement respectée. »
Le procès s’achève donc sur une décision qui marque un tournant pour les victimes, mais laisse ouverte la perspective d’une révision. L’histoire de Frédéric Péchier restera un exemple troublant des risques liés à la confiance accordée aux professionnels de santé.