L’ancien adjoint au maire de Compiègne, Oumar Ba, a été reconnu coupable d’un abus de la communication téléphonique durant son mandat. Entre janvier 2023 et fin de sa charge, plus de 12 000 euros ont été dépensés en appels vers l’Afrique, selon le tribunal. À l’audience, l’élu a reconnu des erreurs, tout en affirmant ne pas avoir eu l’intention de dissimuler ses usages ni d’attirer l’attention sur le téléphone pendant la campagne électorale. Après sa démission, il a été affecté à l’agglomération, où il occupe un poste au service de la politique de la ville.

Le juge a examiné les relevés téléphoniques et les échanges avec les services municipaux. Oumar Ba a d’abord admis avoir remboursé 9 000 euros, avant de reconnaître qu’il ne regardait pas toujours les dépassements. L’élu a également affirmé disposer d’un second téléphone, en déclarant : « Je n’avais pas besoin d’utiliser celui-là pour ma campagne ». Le maire de Compiègne, Philippe Marini, a souligné que l’intéressé avait continué à utiliser l’appareil malgré les alertes.

Le parquet a insisté sur le fait que Oumar Ba avait « parfaitement conscience » de l’ampleur des factures et ne pouvait ignorer les dépassements répétés. Les procureurs ont demandé une amende et une suspension d’inéligibilité. Le prévenu, défendu par Me Bénédicte Barret, a plaidé une absence d’intention frauduleuse et rappelé qu’il avait remboursé l’essentiel des sommes avant le jugement.

Le tribunal a finalement condamné Oumar Ba à 1000 euros, assortis de frais, pour usage indû du téléphone municipal. La décision clôt une affaire qui met en évidence des dépenses téléphoniques élevées et une gestion contestée du dispositif professionnel mis à disposition d’un élu.